Fluoroquinolones : l'ANSM alerte sur le risque d'anévrisme et de dissection aortique

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Publié le 07/11/2018
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Crédit photo : S. Toubon

L'agence de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a prévenu, dans un courrier adressé aux professionnels de santé de l'ajout d'une mise en garde concernant le risque de survenue d'anévrisme et de dissection aortique associé à l'utilisation des antibiotiques de la classe des fluoroquinolones, par voie systémique ou inhalée. Ce risque est particulièrement marqué chez les personnes âgées, précise l'agence.

L'agence rappelle l'importance de l'information des patients sur le risque de dissection aortique et d'anévrisme et sur les modalités de la prise en charge. « Chez les patients présentant un risque de survenue d'anévrisme et de dissection aortique, les fluoroquinolones ne doivent être utilisées qu'après une évaluation attentive du rapport bénéfice/risque et après prise en compte des alternatives thérapeutiques », conclut l'ANSM. Les facteurs de prédispositions sont les suivants : antécédents familiaux d'anévrisme, préexistence d'anévrisme ou de dissection aortique, syndrome de Marfan, syndrome vasculaire d'Ehlers-Danlos, artérite de Takayasu, artérites à cellules géantes, maladie de Behçet, hypertension artérielle et athérosclérose.

Deux études décisives

Cette mise en garde de l'ANSM s'appuie sur plusieurs études, dont une étude de cohorte suédoise publiée en mars 2018 dans le « BMJ ». Les auteurs y ont comparé les événements indésirables associés à 360 088 prescriptions de fluoroquinolones (de la ciprofloxacine dans 78 % des cas) à ceux associés à 360 088 prescriptions d'amoxicilline.

Au cours des 60 jours qui suivaient la prise de l'antibiotique, le taux d'anévrisme ou de dissection aortique est de 1,2 cas pour 1 000 personnes années chez les utilisateurs de fluoroquinolones et de 0,7 cas pour 1 000 personnes années chez les utilisateurs d'amoxicilline, soit une augmentation significative du risque de 66 % avec les fluoroquinolones. En juillet dernier, une autre étude publiée dans le « JAMA » démontrait pour sa part une augmentation du risque de dissection aortique dans un modèle de souris.


Source : lequotidiendumedecin.fr