Les deux principaux syndicats de pharmaciens plaident pour prendre une part accrue dans la vaccination contre le Covid-19 et attendent avec impatience l'autorisation de la pratiquer en officine.
« Jusqu'à maintenant, tout a été fait pour nous écarter, s'agace Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Il est temps d'ouvrir la vaccination aux infirmiers et aux pharmaciens sans supervision des médecins. »
« Maintenant qu'on a vacciné 15 millions de personnes dans le monde, il n'est plus nécessaire de mettre des obstacles, a-t-il ajouté, les patients nous demandent tous les jours au comptoir quand ils pourront venir se faire vacciner, ils ne comprennent pas. »
Pas convaincu par les centres de vaccination - censés se multiplier à partir du 18 janvier pour l'ouverture de la vaccination à la population de 75 ans et plus -, Gilles Bonnefond estime que ces personnes auront plus envie d'aller « dans les cabinets médicaux et les officines » que dans des grands espaces. « Il va falloir trouver d'autres méthodes ».
84 % de volontaires
À l’inverse, son homologue Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), s'est dit « à la disposition des autorités de santé » pour apporter l'appui des pharmaciens dans ces centres de vaccination. Il a toutefois jugé « important » d'envisager la vaccination dans les cabinets et les officines, « afin de toucher les personnes qui n'iront jamais dans ces centres ».
S'appuyant sur un sondage interne, il a assuré que « 84 % des pharmaciens sont volontaires pour s'impliquer dans la vaccination à l'officine ». Avec plus de 21 000 pharmacies réparties sur le territoire, « notre réseau peut, à plein régime, vacciner en une journée 400 000 à 500 000 personnes », a souligné Philippe Besset.
Le soutien des usagers
Cette demande des pharmaciens est soutenue par France Assos Santé, qui représente les usagers du système de santé. L’union d'associations appelle à la mobilisation « de toutes les forces compétentes et de tous les responsables politiques » pour optimiser immédiatement l’effort de vaccination contre le Covid.
Elle demande aux autorités « de lever tous les freins politiques » à la vaccination dans le respect des recommandations scientifiques, et de permettre « rapidement » aux pharmaciens et aux infirmiers de vacciner largement et d'accéder à la plateforme « Vaccin Covid ». Lancée le 4 janvier dernier, cette dernière n'est pour le moment accessible qu'aux seuls médecins, via leur carte CPS ou e-CPS.
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