Nous vous en informions la semaine dernière, le Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) de l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) réfléchissait à la meilleure façon de communiquer auprès des professionnels de santé et du grand public sur les données de sécurité concernant les onze valences vaccinales obligatoires depuis le 1er janvier 2018 chez les enfants de moins de 2 ans.
Il a depuis rendu son avis sur ces modalités.
Rapport annuel, transparence, et précision du contexte
Le CSST retient ainsi « le principe du rapport annuel sur les données de sécurité », dans « un document pédagogique et accessible qui soit structuré de manière à pouvoir s’adresser (...) à la fois les professionnels de santé et le grand public ». Il ajoute que « des données intermédiaires doivent être communiquées. » Les membres du CSST se sont déclarés favorables dans leur majorité « à une production d’indicateurs d’activité de déclaration bruts », à une périodicité semestrielle. « Des encadrés, voire des pop-up mentionnant clairement les limites des informations fournies » pourraient permettre d'éviter les mauvaises interprétations.
Le CSST estime « que la diffusion d’un tel rapport sera un élément positif de transparence qui ne peut que contribuer à renforcer la confiance du public à condition que ce rapport soit accompagné par ailleurs d’une communication plus globale sur les vaccins incluant des données sur le bénéfice ».
Échanges tendus
La journée d’audition à l’ANSM avait donné lieu à des échanges quelque peu tendus. Associatifs de différents bords, professionnels de santé, ordinaux et entreprises du médicament étaient en effet intervenus, avec des objectifs nettement divergents.
Parmi les associatifs, Didier Lambert, de l’association E3M (rejointe par Catherine Gaches, de l’association REVAV - Réseau des victimes d’accidents vaccinaux) se demandait « comment résoudre le problème de la sous-notification ». Il suggérait « une baisse de la ROSP en cas de déclaration des EI inférieure à ce qui est nécessaire. » Il proposait aussi une « pharmacovigilance active » pour faire le lien entre vaccination et symptômes de la myofasciite à macrophages, ce qui consisterait en une communication auprès des professionnels de santé de la part de l’ANSM pour leur signaler l’ensemble de symptômes concernés. Le but : que ceux-ci y pensent et recherchent une vaccination, même à distance.
D’autres associatifs étaient intervenus, comme Marie-Laure Cordeiro, pour l’association IRIS (concernant les personnes atteintes de déficit immunitaire primitif), Patricia Mehrant Sorel, de l’association Petit Ange/ Ensemble contre la méningite, et Carmen Hadey, de SOS hépatites.
Oui à la transparence, non aux données brutes faciles à manipuler
Différents professionnels de santé étaient aussi intervenus. Emmanuel Grimprel, de la Société française de pédiatrie, avait salué l’exigence de transparence et la volonté d’améliorer le système de PV, et appelé de ses vœux un développement « de la réactivité de l’Agence par rapport aux messages qui circulent ». Le Collège de la médecine générale avait envoyé un message s’inquiétant du risque « d’affoler les foules, de donner seulement des informations négatives et de fournir des données qui seront manipulées par les antivaccins – car il est difficile de faire la part des choses entre signaux recueillis et imputabilité. » Une réserve partagée par le Conseil national de l’ordre des pharmaciens.
Les Entreprises du médicament (LEEM), par la voix de Bernard Daury, avaient de leur côté affirmé être « totalement d’accord avec la démarche de transparence entreprise ici ». Le LEEM aussi s’inquiétait de « la présentation de données brutes sans explication ». Bernard Daury demandait par ailleurs que le LEEM soit « informé avant publication du contenu à paraître sur le site de l’ANSM afin de pouvoir anticiper d’éventuelles questions des patients et des professionnels de santé. »
L’ANSM publiera le compte rendu des échanges à la rentrée.
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