Malaise des soignants, défense du service public : quand le rap vole au secours de l'hôpital

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Publié le 11/09/2018

Le rap serait-il en train de devenir l'arme favorite des défenseurs du service public hospitalier ? Ces derniers jours, plusieurs clips diffusés sur Internet alertent sur les conditions de travail au sein de l'hôpital public et dénoncent la maltraitance qui en résulte pour les patients.

« Du pognon pour les dingues »

Après les soignants du CHU de Toulouse qui exprimaient en juin dernier leur ras-le-bol sur un air d'Orelsan, c'est au tour de ceux de l'établissement public de santé mentale (EPSM) d'Allonnes de reprendre un morceau de rap. Sur le rythme bien connu du titre « la Boulette » de Diam's, ils chantent leur opposition à la volonté de l'agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire de forcer leur établissement à rejoindre un groupement hospitalier de territoire (GHT). « C'est pas l'ARS qui va nous dicter nos codes », entend-on entre chaque couplet.

Personnel exténué, patients expulsés vers la sortie ou piqués à la chaîne, la mise en scène est rudimentaire mais n'en reste pas moins parlante. Prenant à partie directement le gouvernement, on peut même y voir Emmanuel Macron tourné en dérision et refusant la demande d'une soignante arborant une pancarte sur laquelle est inscrit  « du pognon pour les dingues ».

Soignants de tous les hôpitaux, unissez-vous !

Plus politique et beaucoup moins amateur, le député Alain Bruneel (Parti communiste français) a dévoilé lundi soir le clip de Ugo Dess, un jeune slameur originaire de sa circonscription du Nord (59). Intitulé « État d'urgence », le morceau produit par le député appelle à la lutte pour que « les patients ne soient plus des gens à empiler ». Se succèdent des images de patients et de personnels hospitaliers d'abord visiblement inquiets puis retrouvant l'espoir après qu'un Alain Bruneel souriant leur a promis de « trouver l'élixir ».


Source : lequotidiendumedecin.fr