Pays basque, Isère… Deux centres de vaccination dégradés ce week-end

Publié le 19/07/2021

Crédit photo : Phanie

Dans la nuit de samedi à dimanche, le chapiteau accueillant le centre de vaccination Covid d'Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) a été l'objet d'un incendie volontaire.

Pour le maire de la commune basque, Philippe Aramendi, le caractère volontaire de l'incendie ne fait aucun doute. « J'ai été appelé à 03 h 00 du matin et on a constaté que du produit inflammable avait été répandu autour du chapiteau. Heureusement, les pompiers ont rapidement circonscrit les flammes et le chapiteau n'est que partiellement détruit », raconte-t-il. Plusieurs points de départ de feu ont été repérés le long du barnum, enduits d'essence.

Dépit et colère

Dans la foulée, le procureur de Bayonne a ouvert une enquête de flagrance pour « destruction volontaire par incendie ». « Il est peut-être trop tôt pour savoir si nous avons affaire à des anti-vaccins mais si c'est le cas, c'est attristant », a indiqué le maire d'Urrugne, qui s'est dit « habité par un sentiment de dépit et surtout de colère ».

Le lendemain de l'incendie, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi sur Twitter, qualifiant ces actes « d'intolérables ». « Les auteurs devront être sévèrement punis ». Le centre de vaccination basque devrait être remis sur pied dans les jours qui viennent.

« Vaccin = génocide »

La vieille, c'est un autre centre de vaccination Covid qui a été vandalisé à Lans-en-Vercors, en Isère. « Le bâtiment communal dans lequel était installé le centre de vaccination est complètement hors d'usage, tous les systèmes de lutte contre l'incendie ont été ouverts », explique Michaël Kraemer, maire de la commune. Du mobilier, des seringues et des compresses ont également été saccagés.

L'édifice - ainsi que l'office du tourisme - a été tagué d'inscriptions anti-vaccin et de croix de Lorraine : « 1940 », « ARN = Danger », « Vaccin = génocide »… Du matériel municipal stocké dans des garages sous le bâtiment a lui aussi été endommagé, tandis que la structure et le parquet du bâtiment sont gorgés d'eau.

Originaire de l'Isère, Olivier Véran a pour sa part clairement établi un lien entre ces dégradations et les opposants à la vaccination, déclarant : « Saccager un centre de vaccination dit tout de la motivation réelle des auteurs, qui seront poursuivis ».

Instrumentalisation

La salle communale de cette petite ville de quelque 2 600 habitants devait accueillir ce week-end à nouveau un centre de vaccination suite au regain d'intérêt pour le sérum lié à l'élargissement du pass sanitaire. La maison médicale devrait pouvoir procéder à certaines des vaccinations prévues ce samedi. Une plainte a été déposée. « On paye aussi le prix de l'instrumentalisation de certains grands politiques nationaux qui, pour exister aujourd'hui, se servent de la méfiance vis-à-vis de la vaccination », accuse le maire isérois, en établissant un lien avec différents comités anti-pass sanitaire locaux.

En parallèle ce week-end, plus de 110 000 personnes ont manifesté dans toute la France, pour protester contre la vaccination et le pass sanitaire. Dans la capitale, le cortège principal s'est élancé du Palais-Royal avant de traverser la Seine aux cris de « Liberté », « Non à la dictature sanitaire » ou « Macron démission » et d'achever son parcours aux abords du ministère de la Santé. En tête du défilé - où fleurissaient les drapeaux français - figuraient l'ex-numéro 2 du Front national, Florian Philippot, la députée ex-LREM covidosceptique Martine Wonner, le chanteur Francis Lalanne ou encore l'ex-égérie gilets jaunes Jacline Mouraud. Quelques tracts détournant l'étoile jaune avec la mention « pass sanitaire » étaient également visibles.

(Avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr