Cas de Creutzfeldt-Jakob chez un retraité de l’Inrae : les labos publics suspendent provisoirement leurs recherches sur les prions par principe de précaution

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Publié le 28/07/2021

Crédit photo : Phanie

L’ensemble des laboratoires publics français va suspendre pour trois mois leurs travaux sur les prions, responsables de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), ont annoncé dans un communiqué commun l’Inserm, l’Anses, le CEA, le CNRS et l’Inrae, le 27 juillet. Avançant le principe de précaution, les directions des organismes de recherche justifient leur décision par « la connaissance d’un possible nouveau cas de personne atteinte de la maladie de MCJ et qui a travaillé dans un laboratoire de recherche sur les prions ».

Un premier cas de MCJ avait déjà été identifié chez une personne ayant travaillé sur les prions. Blessée lors d’une expérimentation en 2010, une assistante ingénieur du CEA était décédée des suites de la maladie en 2019. Une étude du « NEJM », publiée en 2020, a conclu à un lien de causalité potentiel entre l’incident et la maladie.

Le nouveau cas de MCJ concerne un agent à la retraite de l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement). Pour l’heure, l’origine de sa maladie reste incertaine. La période de suspension doit permettre « d’étudier l’éventualité d’un lien entre le cas observé et l’ancienne activité professionnelle de la personne et d’adapter si nécessaire les mesures de prévention en vigueur dans les laboratoires de recherche », est-il indiqué dans le communiqué.

À la suite du premier décès, le rapport d’une mission d’inspection générale, remis en octobre 2020, avait conclu à une « conformité réglementaire globale » des laboratoires visités et à « un accompagnement effectif » des équipes de recherche par leurs tutelles en matière de sécurité. Mais, face à l’absence de prise en compte des spécificités du risque « prion », le rapport invitait au réexamen des « mesures de sécurité prévues et mises en œuvre dans les laboratoires concernés ».


Source : lequotidiendumedecin.fr