Le THM préviendrait les symptômes dépressifs chez les femmes en périménopause

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Publié le 11/01/2018
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Crédit photo : PHANIE

La prise de THM pendant un an préviendrait les symptômes dépressifs chez les femmes au moment de la périménopause et au début de la ménopause. C’est ce qu’indique un essai clinique randomisé mené par des chercheurs américains et parue dans le « JAMA Psychiatry ».

Le risque de dépression augmente d'un facteur deux à quatre au moment de la ménopause et certaines études avaient suggéré que le THM pourrait aider à prendre en charge des symptômes déjà existants mais l’effet préventif possible demeurait inconnu.

Entre 2010 et 2016, cette étude a inclus 172 femmes âgées de 45 à 60 ans et qui étaient en périménopause ou au début de la ménopause, et ne montraient pas de symptômes dépressifs. Ces femmes ont été traitées soit avec des patchs contenant de l’estradiol (0,1 mg/jour) associés à de la progestérone micronisée orale trimestrielle (200 mg/jour pour 12 jours), soit avec un placebo (patch + oral), pendant 12 mois.

Presque deux fois moins de symptômes dépressifs chez les femmes traitées

Les femmes utilisant le patch à l’estradiol et la progestérone orale étaient moins nombreuses (17,3 %) à développer des symptômes dépressifs que les femmes utilisant le placebo (32,3 %). Le bénéfice le plus élevé était observé pour les femmes au début de la ménopause (mais l’échantillon était de faible taille, 42 femmes) et pour celles qui avaient subi des événements stressants (ce qui concernait 59 % des participantes). Les auteurs n’ayant pas mesuré les niveaux d’estradiol pendant et avant le traitement soulignent qu’ils n’ont pas pu vérifier si c’est la diminution des variations dans les niveaux d’estradiol qui a un effet sur l’humeur.

Les auteurs estiment que si ces résultats étaient confirmés par d’autres études de plus grande ampleur, les cliniciens pourraient envisager de prescrire une thérapie hormonale prophylactique pour limiter les risques de dépression chez les femmes au moment de la ménopause.

Un éditorial publié dans le même numéro du « JAMA Psychiatry » souligne que la durée moyenne de la périménopause est de 4 ans et que si le THM était employé dans ce cadre, cela entraînerait une exposition majorée d’autant. Les auteurs de l'éditorial estiment que « les résultats de cette étude ne suffisent pas à faire changer les recommandations actuelles de non indication du THM chez les femmes en périménopause ».


Source : lequotidiendumedecin.fr