Sclérose en plaques : bientôt un outil d'IA français pour choisir le bon traitement

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Publié le 30/05/2023
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Crédit photo : S.Toubon

Trouver le bon traitement pour le bon patient, au bon moment. Tel est l'objectif du projet Primus porté par le CHU de Rennes dans la sclérose en plaques (SEP), rappelle le réseau de recherche clinique spécialisé FCRIN4MS à l'occasion de la journée mondiale ce 30 mai.

Si une quinzaine de molécules actives est désormais disponible dans l'arsenal thérapeutique, le choix de la stratégie idéale dépend de chaque individu. Un outil d'aide à la décision médicale est en cours de développement pour aider les neurologues à orienter au mieux les patients et choisir le traitement le mieux adapté à leur cas.

Harmonisation et personnalisation des prises en charge, économies de soins de santé (médicaments efficaces d'emblée et examens utiles), partage d'informations avec le patient, les avantages d'un tel outil seraient multiples.

Une cohorte de 9 600 patients

Le projet Primus (pour PRojection In MUltiple Sclerosis), coordonné par le Pr Gilles Edan, neurologue au CHU de Rennes, est mené en collaboration avec 14 partenaires (cliniciens, chercheurs spécialistes en gestion de grandes bases de données, d'images et/ou de cohortes, industriels). Il a été sélectionné par l'Agence nationale de recherche (ANR) dans le cadre de l'appel à projets « Recherche hospitalo-universitaire en santé » (RHU5) du troisième programme « Investissements d'avenir ».

« Cet outil vise à mettre au point un outil d'aide à la décision médicale (CDSS pour Clinical Decision Support System) avec des algorithmes issus de l'intelligence artificielle », explique le Pr Edan, dans un communiqué de FCRIN4MS. La base de données de ces algorithmes rassemble près de 9 600 patients issus d'une cohorte haute définition, constituée par l'Observatoire français de la sclérose en plaques (Ofsep) et d'essais cliniques de phase 3 des laboratoires Biogen et Merck.

« Le CDSS permettra au neurologue, pour chacun de ses patients, de visualiser les évolutions possibles de la maladie sous différents traitements », indique le Pr Edan. L'outil intègre des données cliniques (âge, durée de la maladie, sexe, handicap résiduel, nombre de poussées, traitements antérieurs…) et d'imagerie (IRM du cerveau, de la moelle), tout en permettant une lecture automatique des clichés d'IRM et la visualisation des modifications de traitements.

Mise à jour permanente

Il est prévu qu'il agrège également des données immunologiques et génétiques pour définir des sous-populations de référence. Commercialisé par la société française Pixyl, l'outil final « sera utilisable en routine par les neurologues pendant leurs consultations », précise le spécialiste, ajoutant que le CDSS sera mis à jour en permanence.

Le réseau de recherche clinique FCRIN4MS, spécialisé dans la SEP et les maladies inflammatoires rares du système nerveux central, réunit un ensemble de professionnels et d'experts scientifiques multidisciplinaires au sein de 34 centres, dont les 23 centres de recherche clinique sur la SEP. Depuis sa labellisation en 2018 par le réseau d'excellence F-Crin (Inserm/ANR/ministère de la Santé), il totalise 68 projets de recherche industrielle ou académique et inclus près de 2 500 patients dans les essais. En France, environ 120 000 patients sont atteints de SEP et environ 300 nouveaux cas surviennent chaque année, les femmes étant trois fois plus touchées.


Source : lequotidiendumedecin.fr