Dans quels cas les tests sérologiques restent-ils pertinents ? Dans un avis diffusé le 23 juin, la Haute Autorité de santé (HAS) actualise ses recommandations sur les indications de la sérologie lors du diagnostic, pour le dépistage pré-vaccinal et en contexte post-vaccinal pour les personnes immunodéprimées.
En diagnostic, la détection d'anticorps sériques reste indiquée pour le diagnostic initial de patients symptomatiques (graves hospitalisés ou sans signe de gravité suivis en ville), en cas de tableau clinique ou scanographique évocateur et de test RT-PCR négatif, ainsi que pour le diagnostic de rattrapage de patients symptomatiques (graves hospitalisés ou sans signe de gravité ou avec des symptômes prolongés) n'ayant pas pu faire l'objet d'un test RT-PCR avant sept jours. Dans ces indications, le test sérologique est réalisable à partir du 7e jour qui suit l'apparition des symptômes pour les patients symptomatiques graves hospitalisés et à partir du 14e jour qui suit l'apparition des symptômes pour les patients symptomatiques sans signe de gravité.
Une nouvelle indication a par ailleurs été instaurée le 3 juin en dépistage pré-vaccinal. Lors du premier rendez-vous vaccinal, les immunocompétents, sans facteur de risque et sans antécédent connu ou confirmé d'infection, doivent se faire tester afin de déterminer leur schéma vaccinal. « La positivité du test permet de décider d'un schéma à une seule dose, quelle que soit la date à laquelle s'est produite l'infection », souligne la HAS.
Incertitudes sur le niveau de protection conférée par les anticorps
En dehors de ces situations, le recours aux tests sérologiques n’est pas jugé pertinent dans la mesure où les données disponibles ne permettent pas de définir un niveau de protection (et sa durée) par rapport à un taux d'anticorps mesuré. Les tests ne sont ainsi pas recommandés pour le diagnostic initial d'un patient symptomatique quand l'examen clinique et la RT-PCR réalisés dans les temps sont concordants. Sont également exclus le test des personnes-contacts d'un patient confirmé ou suspecté, le suivi des patients, le dépistage systématique des groupes professionnels ou celui des patients à risque, ou encore l’obtention du pass sanitaire.
L’absence de données ne permet pas non plus de s’appuyer sur ces tests pour juger de la protection des personnes immunodéprimées conférée par une vaccination complète (deux doses). « Les conclusions qu'on peut tirer d'une sérologie post-vaccinale chez les immunodéprimés sont aujourd'hui très incertaines, considère en effet la HAS. Un test positif pourrait notamment s'avérer faussement rassurant sur la protection effective. » En attendant les résultats des recherches en cours, une troisième dose de vaccins doit leur être systématiquement administrée.
De manière similaire, l’impossibilité actuelle de « définir une valeur seuil de taux d'anticorps permettant d'assurer une protection » ne permet pas d’utiliser la sérologie pour s’assurer d’une protection suffisante après une vaccination complète, insiste la HAS. Les recommandations seront adaptées au fil de l’évolution des connaissances sur les corrélats de protection des anticorps, sur les différents schémas alternatifs possibles de vaccination chez les immunodéprimés et sur la standardisation internationale des tests sérologiques.
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