Attentats, violences : 75 millions d'euros sur trois ans pour sécuriser les établissements

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Publié le 03/10/2016
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Crédit photo : AFP

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé ce lundi de nouvelles mesures visant à renforcer la « sécurisation des sites hospitaliers », à l'issue d'une réunion avec les fédérations hospitalières (FHF, FHP, FEHAP).

Ce plan, qui fera l'objet d'un accompagnement financier de 75 millions d'euros sur trois ans, complète les actions existantes pour prévenir toutes les situations de violence qui s'exercent contre les professionnels de santé – violences quotidiennes ou risques d'attentats. « L'hôpital est particulièrement exposé à des situations de violence », a expliqué ce lundi Marisol Touraine. 

S'agissant de la protection des établissements (hôpitaux ou cliniques), des patrouilles mobiles « Vigipirate - Sentinelle » seront déployées sur les sites les plus sensibles du secteur santé. La sécurité autour des établissements de soins accueillant des victimes sera renforcée afin de prévenir aussi le risque de sur-attentat.

Autre disposition : chaque établissement devra élaborer un plan de sécurité d’établissement (PSE) pour traiter les questions de sécurité dans leur globalité (attentats, violences, systèmes d’information, etc.).

Sécuriser les systèmes d'information

Des formations seront proposées aux professionnels et aux usagers du système de santé « en matière de vigilance, de prévention et de réaction face à une menace d’attentat, et face aux violences ».

Les nouveaux crédits débloqués (25 millions d'euros par an, donc) seront utilisés en particulier « pour équiper les établissements, qu’ils soient publics ou privés, en matériel de vidéosurveillance ou pour sécuriser les accès ».

Autre priorité : la sécurité des systèmes d’information des établissements devrait être renforcée « d'ici 6 à 18 mois », avec un plan spécifique d'action (dévoilé dans quelques jours), alors que les hôpitaux sont régulièrement la cible de cyberattaques entraînant désorganisation, voire « paralysie » des établissements visés.

La ministre compte également étendre les conventions « santé/sécurité/justice » sur l’ensemble du territoire, en privilégiant l’approche par GHT pour le secteur public. Plus de 500 conventions de ce type ont déjà été signées. « L’idée est de les développer encore s’agissant des violences hospitalières et de les adapter aux risques d’attentats », précise Marisol Touraine.

Cible

Le rôle de pilotage en matière de sécurité des établissements reviendra aux agences régionales de santé (ARS), qui établiront la liste des établissements ou sites à protéger en priorité. La DGOS (ministère) et le haut fonctionnaire de sécurité et de défense devront mettre en place un comité de suivi. « Le contexte de menace terroriste [...] impose une vigilance accrue sur l’ensemble du territoire et nécessite de renforcer la sécurité des opérateurs de santé, les établissements sanitaires constituent une cible potentielle qu’il faut protéger », résume Marisol Touraine. La ministre a aussi évoqué l'agression violente d'un médecin aux urgences de Saint-Denis.

En 2014, l'Office national des violences en milieu de santé (ONVS) avait recensé plus de 14 000 signalements d'atteinte aux personnes et aux biens, dans 337 établissements. 18 000 victimes avaient été signalées – dont 85 % de personnels. Les services déclarant le plus de violences étaient la psychiatrie (21 %), les urgences (15 %) et la médecine (9 %). 


Source : lequotidiendumedecin.fr