Face à l'accélération de la circulation du Sars-CoV-2, SPF appelle à la remobilisation de tous

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Publié le 24/06/2022

Crédit photo : S.Toubon

« Il est impératif de se remobiliser pour limiter la circulation du Covid-19 », a exhorté la Pr Geneviève Chêne, directrice générale de Santé publique France (SPF), eu égard à la reprise épidémique mise en évidence dans le dernier point épidémiologique de l'agence.

En semaine 24 (du 13 au 19 juin), la circulation du Sars-CoV-2 a vu sa progression s'accélérer sur l’ensemble du territoire métropolitain pour la troisième semaine consécutive. Le taux d'incidence a augmenté de 29 % par rapport à la semaine précédente et frôle les 500 cas pour 100 000 habitants (versus 200 il y a trois semaines).

Hausse des admissions en soins critiques

Mécaniquement, le nombre de nouvelles hospitalisations est en hausse de 12 % (avec 3 265 admissions), ainsi que celui des nouvelles admissions en soins critiques (+12 %), pour la première fois depuis plusieurs semaines. Sont principalement concernées des personnes avec plusieurs facteurs de risque, précise SPF. Le nombre de décès, lui, poursuit sa baisse (-19 %).

Depuis fin avril, SPF observe une diminution des cas groupés nosocomiaux, bien que 6 447 cas aient été recensés par 1 308 établissements, entre mars 2020 et juin 2022. Ils seraient surtout liés, en 2022, à des ruptures dans l'application des mesures barrières lors de visites avec les proches, la famille, ou lors des soins, ou encore au non-repérage des cas positifs à l'admission. Autant de points à améliorer, souligne SPF, constatant que les mesures de prévention reposent essentiellement sur le dépistage et sur les précautions à l'encontre des gouttelettes ou des contacts.

BA.2 remplacé par BA.5

Les dernières données confirment l'omniprésence d'Omicron (100 % des séquences) et le remplacement progressif de BA.2 (encore 51 % des séquences interprétables de l'enquête flash du 7 juin) par BA.5 (41 %, versus 23 % fin mai) et BA.4 (6 %). En lien avec la progression de ces sous-lignages, la présence de la mutation en position L452 aux tests de criblage continuait à progresser (64 % versus 47 % en S23).

Des investigations de SPF sur 301 cas de BA.4 et BA.5 montrent que 15 % des cas intervenaient après une première infection, comme pour BA.1. Une proportion plus importante des derniers variants d'Omicron rapportait de l'anosmie, de l'agueusie, des nausées, des vomissements et des diarrhées, et ce pendant une durée plus longue. En revanche, le taux d'hospitalisation n'était pas plus élevé, et la majorité des patients admis à l'hôpital présentaient des facteurs de risque, comme le suggéraient de précédentes études.

La couverture vaccinale peine à décoller. Moins de 75 % des adultes ont eu leur primo-vaccination complète et leur rappel ; une deuxième dose de rappel a été administrée à seulement 30 % des plus de 80 ans et à 26,5 % des 60-79 ans. Alors que seulement un tiers des répondants déclaraient porter un masque en public selon la dernière vague de l'enquête CoviPrev, en mai 2022, « il est important de poursuivre l'effort de vaccination et de maintenir l'application des gestes barrières (lavage de mains, port du masque dans les lieux clos ou bondés - festival, transports, magasins…), même pendant les vacances ! », insiste Isabelle Bonmarin, responsable prévention à SPF. 

Un appel qui rejoint celui de la ministre de la Santé sortante, Brigitte Bourguignon, en faveur de l'intensification vaccinale et de la responsabilité citoyenne, ce 23 juin, alors qu'elle-même recevait son deuxième rappel dans une pharmacie du 7e arrondissement. « Nous ne souhaitons pas revenir à des mesures plus contraignantes pour l'instant. Mais nous surveillons chaque jour la situation pour reprendre d'autres mesures s'il en était besoin », a-t-elle déclaré.


Source : lequotidiendumedecin.fr