Myocardite et péricardite après vaccin à ARNm : un risque peu fréquent et une évolution favorable, confirment l'ANSM et la CNAM

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Publié le 08/11/2021
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Crédit photo : PHANIE

Les vaccins à ARN messager (ARNm) contre le Covid-19 augmentent le risque de myocardite et de péricardite, mais celui-ci est peu fréquent et ne remet pas en cause le bénéfice de la vaccination, selon une vaste étude française de la structure Epi-Phare associant l'Assurance-maladie (Cnam) et l'Agence du médicament (ANSM).

Comme cela avait été montré par des rapports de pharmacovigilance, le risque de myocardite et de péricardite est accru « dans les 7 jours suivant une vaccination contre le Covid-19 avec un vaccin ARNm (Comirnaty et Spikevax) chez les personnes âgées de 12 à 50 ans, particulièrement chez les jeunes de 12 à 29 ans », est-il précisé. Ce travail confirme également que le risque apparaît plus élevé avec le vaccin Spikevax. Il reste que l'évolution clinique se révèle favorable et aucun décès n'a été rapporté parmi les personnes hospitalisées pour myocardite ou péricardite après vaccination.

Risque plus élevé avec Spikevax

Ce travail s'inscrit dans le cadre de la surveillance renforcée des vaccins contre le Covid. Jusque-là, des premières analyses menées dans des pays nordiques et aux États-Unis avaient suggéré que, chez les hommes jeunes, le risque de myocardite et de péricardite serait plus élevé après Spikevax, qu'après vaccination par Comirnaty. En France, un signal identique avait été observé chez les hommes de 18 à 29 ans, plus important après un schéma complet avec le vaccin Spikevax qu'avec Comirnaty.

Ici, cette étude cas-témoins, menée à l'aide des données du Système national des données de santé (SNDS), a inclus des personnes âgées de 12 à 50 ans hospitalisées en France pour une myocardite ou une péricardite entre le 15 mai et le 31 août, soit 919 cas de myocardites et 917 cas de péricardites.

Chaque cas a été comparé à 10 « témoins », qui ont le même âge, sexe et département de résidence, mais n'ont pas été atteints de myocardite. Les risques de survenue d'une hospitalisation pour myocardite ou péricardite ont ainsi été comparés entre vaccinés et non vaccinés dans des situations par ailleurs semblables.

Ces risques apparaissent plus marqués, même si peu élevés, chez les hommes de moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose du vaccin de Moderna. La vaccination par Spikevax serait ainsi à l'origine de 132 cas de myocardite supplémentaires par million de doses administrées.

Risque plus faible chez les femmes

Bien que la survenue d'une myocardite soit moins fréquente que chez les hommes, ce risque est également augmenté chez les jeunes femmes de moins de 30 ans parmi lesquelles l'excès de cas attribuables à la deuxième dose de Spikevax serait de l'ordre de 37 par million de doses.

Quant au risque de péricardite, il apparaît lui aussi plus marqué après le vaccin de Moderna chez les moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose qui serait à l'origine d'un excès de cas d'environ 18 par million de doses chez les jeunes hommes.

Aucun décès n'a été rapporté parmi les personnes hospitalisées pour ces affections quand elles suivent la vaccination. « Ces nouvelles données de pharmaco-épidémiologie ne remettent pas en cause le rapport bénéfice/risque des vaccins contre le Covid-19 Comirnaty et Moderna, dont l'efficacité contre les formes graves de Covid-19 est de l'ordre de 90 % », souligne l'ANSM. Les résultats sont partagés au niveau européen avec l'Agence européenne des médicaments (EMA) dans le cadre de l'évaluation en cours, ainsi qu'à la Haute Autorité de santé (HAS) au niveau national.


Source : lequotidiendumedecin.fr