Stockage profond des déchets radioactifs à Bure : un Observatoire est créé pour suivre la santé des riverains

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Publié le 03/10/2022

Crédit photo : Phanie

Afin de répondre aux préoccupations sanitaires des riverains du futur site d’enfouissement des déchets radioactifs de la filière nucléaire à Bure (Meuse), un Observatoire est mis en place. Santé publique France (SPF), l’ARS Grand Est, le Comité local d’information et de suivi du laboratoire souterrain de Bure (Clis) et la préfecture de la Meuse ont signé une convention cadre en ce sens le 30 septembre.

Baptisé « OsaRiB » (pour Observatoire de la santé des riverains du projet de centre de stockage de Bure), ce dispositif doit établir un état des lieux de la santé (physique et mentale) et assurer un suivi de la population riveraine et non riveraine du site. Ce projet, « né d’une démarche participative et multipartenariale » est « inédit », selon SPF.

Cet état sanitaire de référence comprend une analyse du contexte local pour « repérer les inquiétudes », une enquête de santé perçue en population générale « destinée à décrire le niveau de stress et d’anxiété », une autre pour « dénombrer les événements de santé donnant lieu à un recours aux soins » et enfin une description du contexte sociodémographique et des déterminants de santé, énumère SPF, indiquant qu’une information régulière des résultats auprès de la population sera menée par le Clis de Bure.

Un projet contesté

Les décrets déclarant comme « opération d’intérêt national » et « d'utilité publique » le projet de centre d'enfouissement (Centre industriel de stockage géologique – Cigéo) à Bure ont été signés et publiés au Journal officiel début juillet, marquant une première étape de son lancement.

Le projet vise à enfouir quelque 85 000 m3 de déchets parmi les plus radioactifs à 500 mètres sous terre aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne. Les deux décrets précisent que les expropriations de terrain nécessaires à la réalisation du projet seront réalisées d'ici à fin 2037, tandis que celles concernant les tréfonds devront l'être « avant la fin de la phase industrielle pilote (...) au plus tard le 31 décembre 2050 ».

Mais les opposants ne désarment pas : 32 organisations et 30 habitants ont déposé un recours auprès du Conseil d’État contre ces deux décrets. Selon eux, les deux textes sont « censés permettre d'ancrer physiquement sur le territoire un site industriel qui n'a pourtant encore reçu aucune autorisation et qui soulève de très lourdes interrogations en termes de sûreté, d'impacts environnementaux et de coût », souligne-t-il dans un communiqué, déplorant un « projet imposé, qui ferait courir des risques impensables aux générations futures ».

E.B. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr