Turquie et Syrie : au-delà des urgences traumatiques, l'ECDC alerte sur la menace des maladies infectieuses

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Publié le 21/02/2023

Crédit photo : AFP

Alors qu'un nouveau séisme a frappé ce 20 février le nord de la Syrie et la Turquie, déjà éprouvés par le tremblement de terre du 6 février ayant fait plus de 45 000 morts dans les deux pays, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) met en garde contre le risque de flambée des maladies infectieuses et respiratoires d'ici deux à quatre semaines. Et, au-delà des soins de santé urgents, il appelle à fournir aux rescapés abris, eau potable et installations sanitaires de bon standard.

La destruction des infrastructures publiques, dont les services d'eau et d'électricité, limite en effet l'accès à l'eau potable ou empêche la réfrigération et la cuisson de la nourriture, si bien que risquent d'apparaître des maladies d'origine alimentaire et hydrique.

Est notamment redoutée une recrudescence des cas de choléra, en particulier dans le nord-ouest de la Syrie déchirée par la guerre, où les autorités ont déjà signalé des milliers de cas alors que le pays tente de contrôler une épidémie depuis septembre 2022. Et l'ECDC de plaider pour l'accélération des campagnes de vaccination.

Le défi des camps

Les conditions de vie dans les camps, où se retrouvent les survivants, sont aussi préoccupantes pour leur santé, et peuvent favoriser le développement de l'hépatite A, des norovirus et rotavirus, et autres infections parasitaires et bactériennes. L'ECDC insiste sur l'importance d'un accès à de l'eau propre et du lavage des mains.

La surpopulation des camps laisse aussi craindre la transmission de la rougeole, varicelle, méningite ou poliomyélite, tandis que les infections respiratoires comme le Covid-19 ou la grippe continuent à circuler, avec les températures basses.

L'ECDC souligne la nécessité de renforcer les différentes couvertures vaccinales, y compris contre le tétanos (notamment pour les sauveteurs). Le centre plaide aussi pour renforcer la surveillance sanitaire, afin de détecter précocement toute nouvelle épidémie, et encourage les approches communautaires, pour toucher une majorité de personnes. 


Source : lequotidiendumedecin.fr