Un médecin aux « Grandes Gueules » ? Le Dr Jérôme Marty (UFML-S) veut « faire tomber les idées reçues » sur la profession

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Publié le 23/11/2019

Crédit photo : DR

Depuis la fin mai, le Dr Jérôme Marty participe tous les mardis à l’émission « les Grandes Gueules », diffusée sur la radio RMC et sur la chaîne télé RMC Story. Le généraliste de Fronton (Haute-Garonne), président du syndicat UFML-S (Union française pour une médecine libre), explique comment il en est venu à participer à ce talk, l’un des plus populaires de France, parfois décrié pour les polémiques qu’il engendre.

« LE QUOTIDIEN » : Comment avez-vous atterri vous, médecin et syndicaliste, dans l’émission des « Grandes Gueules » ?
Dr JÉRÔME MARTY : Tout est parti d’une déclaration d’un intervenant de l’émission, au mois d’avril dernier. Johnny Blanc avait qualifié les médecins d’« enfants gâtés » en mettant en cause une consœur qui avait fait le choix de travailler trois jours par semaine. Je lui avais répondu en vidéo sur « le Quotidien ». C’est à la suite de ça que j’ai été invité à m’expliquer en direct sur le plateau de RMC. Je crois que ma prestation leur a plu ! Ils m’ont demandé de faire un essai. Ça a été concluant et ils m’ont proposé de revenir.

Et vous avez dit oui sans hésiter ?
Ça n’a pas été aussi simple. On s’est posé la question au sein du bureau de l’UFML-S : « Est-ce qu’il faut y aller ou pas ? » Finalement, on a dit oui. On s’est dit que c’était l’occasion d’avoir un temps d’explication pour évoquer les problèmes qui touchent à la médecine. Le temps de parole n’est pas négligeable. Sur chaque sujet, le débat dure  20 à 30 minutes. C’est beaucoup ! On a le temps d’expliquer les choses, de casser les idées préconçues, notamment sur la rémunération, la liberté d’installation, etc. Dans chaque émission, il y a un sujet plus ou moins lié à la médecine. Par exemple, aujourd’hui [mardi], on a parlé du secret médical et des violences faites aux femmes.

C’est une tribune pour Jérôme Marty, pour les médecins… ou pour l’UFML ?
Pour tous les sujets qui ne sont pas médicaux, je m’exprime en tant que Jérôme Marty. Je n’engage pas le syndicat. Par contre, pour tout ce qui est médical, il est évident qu’on exprime nos idées. Mais on tient aussi à défendre la profession dans son ensemble. Je ne fais pas de prosélytisme pour l’UFML-S. Aujourd’hui, par exemple, j’ai évoqué le travail de ReAGJIR [syndicat des jeunes installés et remplaçants, NDLR]. Le but n’est pas de mettre en avant l’UFML-S, mais d’avoir un temps d’expression sur la médecine et de faire tomber des idées reçues. Avec le temps, je pense que ça avance.

Avez-vous été attaqué par vos confrères médecins pour votre participation à cette émission ?
Non, absolument pas. Et j’espère ne jamais décevoir mes consœurs et mes confrères. De la même façon, je n’ai pas eu de reproches de la part des patients… bien au contraire ! Par contre, sur les réseaux sociaux, j'en prends autant que les autres intervenants de l’émission. Et c’est parfois très violent ! On prend beaucoup de coups. Il faut l’accepter, c’est le jeu.

On ne vous reproche pas de parler sur tout et n’importe quoi, sans être expert du sujet ? C’est un peu la critique que vous faisiez à Johnny Blanc…
C’est justement le principe des « Grandes Gueules » ! Faire parler sur tous les sujets des gens de la société civile. Il y a bien un avocat, un agriculteur, une enseignante, etc. Pourquoi il n’y aurait pas un médecin ! On discute, on donne notre avis de profane. Il y a débat. C’est comme un repas du dimanche ! Et pourquoi pas ? On invite tellement de faux experts partout… on peut bien demander à un agriculteur ou à un médecin de s’exprimer sur un sujet. Ceci dit, on ne s’autodéclare pas « expert de ». Le seul domaine dans lequel je peux me revendiquer expert, c’est la médecine.

Généraliste en activité, président de syndicat et maintenant intervenant à la radio… Comment faites-vous ?
Je prends du temps sur la journée de mardi qui était bloquée pour mon activité syndicale. Donc ça ne bouleverse pas mon agenda.


Source : lequotidiendumedecin.fr