DMLA humide : deux patients améliorés grâce à un patch de cellules souches

Par
Publié le 20/03/2018
dmla

dmla
Crédit photo : PHANIE

L'acuité visuelle de deux patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) sévère s'est nettement améliorée grâce à un traitement basé sur des cellules souches. Les résultats ont été publiés dans « Nature Biotechnology ».

Cette étude clinique de phase I a porté uniquement sur deux patients dont la vision s'est dégradée rapidement en raison d'une DMLA sévère de type exsudative. Un patch constitué d'une couche de cellules épithéliales pigmentaires rétiniennes obtenues à partir de cellules souches embryonnaires a été créé par les chercheurs.

Un gain de l'acuité visuelle significatif

Au cours d'une opération d'une à deux heures et à l'aide d'un outil microchirurgical dédié, ce patch a été inséré dans l'espace sous-rétinien de l'œil malade, sous la fovéa, afin de remplacer les cellules épithéliales pigmentaires rétiniennes altérées par la maladie.

Les critères primaires étaient l'incidence et la sévérité des effets indésirables et la proportion de sujets pour lesquels l'acuité visuelle a été corrigée d'au moins 15 lettres. L'intégration et la survie du patch ont été analysées par biomicroscopie et tomographie par cohérence optique.

Les patients ont été suivis sur 12 mois. Le gain d'acuité visuelle est passé de 10 à 39 lettres pour un des patients et de 8 à 29 lettres pour l'autre. Ainsi, alors qu'avant la transplantation du patch, ils n'étaient plus capables de lire (même avec des lunettes), ils parvenaient respectivement à lire 82,8 et 47,8 mots par minute à l'aide de lunettes de lecture.

Une mise à disposition espérée d'ici à 5 ans

Cette étude a permis de montrer la faisabilité et la sécurité de cette stratégie de régénération de la DMLA. « Nous reconnaissons qu'il s'agit d'un petit groupe de patients, mais nous espérons que ce que nous avons appris de cette étude profitera à bien d'autres dans le futur », indiquent les auteurs, le Pr Lyndon Da Cruz et le Pr Pete Coffey, dans un communiqué du Moorfields Eye Hospitals. Nous espérons que cela débouchera sur une thérapie qui pourrait être mise à la disposition des patients du NHS [National Health Service] dans les 5 prochaines années. »

« Le principal inconvénient de notre technologie est le besoin d'immunosuppression, bien que pour les deux cas rapportés ici, nous avons démontré que seule une immunosuppression locale était nécessaire pour la survie à long terme des patchs », précisent les auteurs.

Des études sont bien sûr nécessaires pour confirmer ces résultats chez un plus grand nombre de patients. Les auteurs espèrent par ailleurs que ce système se révélera également efficace pour traiter la DMLA atrophique.

Cette étude s'intègre dans le London Project to Cure Blindness dont le but est de proposer des thérapies par cellules souches pour les maladies rétiniennes, en particulier la DMLA, avec des applications cliniques rapides.


Source : lequotidiendumedecin.fr