Insuffisance rénale : l'amélioration de la qualité de vie passe par un meilleur accès à la greffe

Par
Publié le 24/09/2018
insuffisance rénale

insuffisance rénale
Crédit photo : PHANIE

L'étude Quavi-REIN 2011 sur la qualité de vie des patients atteints d'insuffisance rénale chronique terminale pointe les inégalités entre les patients transplantés et les dialysés, incitant à favoriser la mise en œuvre de la greffe rénale.

Cette étude est financée par la Direction générale de la santé et l'Agence de biomédecine et coordonnée par le service Épidémiologie et évaluation clinique du CHU de Nancy et le service de Santé publique et d’information médicale de l’Hôpital de la Conception du CHU de Marseille.

S'appuyant sur le Réseau épidémiologie et information en néphrologie (REIN), Quavi-REIN a inclus 1 251 patients dialysés et 1 658 patients transplantés âgés de plus de 18 ans, qui ont été invités à répondre à des questionnaires sur leur qualité de vie.

Des inégalités entre hommes et femmes

Cette enquête confirme le fait que les patients transplantés ont une qualité de vie globale meilleure que celle des patients dialysés. De plus, les patients dialysés rapportent entre autres plus de comorbidités. Des inégalités de genre, au détriment des femmes, sont également mises en évidence.

« La greffe augmente les capacités physiques, améliore les relations sociales et réduit les limitations sur le plan physique », résument les auteurs, ajoutant qu'elle devrait aider les professionnels de santé à « vaincre le refus d’inscription de certains patients », lorsque la greffe est indiquée. Pour eux, « la façon la plus efficace pour améliorer la qualité vie des patients en insuffisance rénale chronique est l’augmentation de l’accès à la greffe ».

Par ailleurs, tous les patients greffés ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, les patients ayant eu une greffe préemptive, c'est-à-dire sans recours préalable à la dialyse, présentent une meilleure qualité de vie générale que les patients ayant eu une dialyse avant la transplantation. De même, les greffons issus de donneurs vivants sont associés à une meilleure qualité de vie que les greffons de donneurs décédés. À noter que pour 92,7 % des patients greffés, le greffon provient d'un donneur cadavérique. Toutefois, le nombre de transplantations issues de donneurs vivants a augmenté entre 2007 et 2011 (+ 56 %), tout comme le nombre de greffes préemptives (+ 47 %).

Concernant les patients dialysés, des différences sont également observées entre patients inscrits sur la liste d'attente et non-inscrits, au bénéfice des inscrits.

Les greffés ont des meilleurs revenus que les dialysés

Concernant l'emploi chez les 25-64 ans, des inégalités diverses ont également été mises en évidence, les patients transplantés ayant une meilleure insertion professionnelle et des revenus plus élevés que les dialysés. L'accès à la greffe n'échappe pas aux inégalités sociales, les plus instruits en bénéficiant davantage.

« Ces résultats, à l’instar de ceux sur la qualité de vie, ne peuvent que conduire à souhaiter l’amélioration de l’accès à la transplantation rénale », estiment les auteurs.

Par ailleurs, seul un tiers seulement des patients estiment être suffisamment informés. Sans surprise, les patients transplantés davantage que les dialysés. Pour les auteurs, « des efforts majeurs [sont] à fournir pour arriver à donner aux patients plus d’autonomie et à les impliquer davantage dans leurs choix de traitements ».

Enfin, les auteurs proposent des pistes d'amélioration. Pour les dialysés, ils suggèrent notamment de « favoriser les méthodes et lieux de dialyse qui renforcent l’autonomie du patient » et de « mieux comprendre les composants et les déterminants de la douleur ». Pour les patients transplantés, ils appellent, entre autres, à « améliorer le suivi des effets secondaires des traitements en tenant compte des spécificités liées au sexe » et à « repérer par des actions de dépistage le risque de dépression ».

Selon l'Agence de biomédecine, en 2017, 3 782 greffes de rein ont été réalisées, dont 611 à partir de donneurs vivants.


Source : lequotidiendumedecin.fr