Difficile d’estimer la fréquence des réactions allergiques aux tatouages permanents qui oscillent entre 2 et 6 % selon les études.
« Face à une réaction, très souvent les personnes qui viennent de se faire tatouer vont plutôt consulter le tatoueur que le médecin, qui ne voit finalement que les cas les plus graves », souligne la Dr Évelyne Collet, dermatologue au CHU de Dijon. Le premier type de réaction relaté dans la littérature concerne les eczémas de contact mais les authentiques cas restent finalement assez rares. Si les colorants sont le plus souvent incriminés dans ces eczémas de contact – cinnabar, nickel rouge, sels de chrome… – le médecin doit penser aussi aux désinfectants et topiques utilisés par le tatoueur et la personne tatouée et réaliser des tests sur ces produits si besoin. Outre des eczémas, la littérature fait état de dermatites lichénoïdes de contact, dermatites de contact granulomateuses, dermatites pseudo-lymphomateuses, voire d’encore plus rares réactions phototoxiques.
Dans un autre registre, les soins capillaires peuvent donner lieu à des réactions d’hypersensibilité retardée avec des eczémas de contact qui concentrent l’immense majorité des cas d’allergies cutanées.
Lissages brésiliens
Parmi les principaux produits responsables, les colorants capillaires sont en première ligne, suivent les shampoings, les soins capillaires (masques, embellisseurs, gels fixants, laque…), les produits lissage et autres agents de décoloration… « Il faut particulièrement se méfier de certaines teintures dites naturelles ou végétales et qui contiennent en réalité des colorants d’oxydation », indique la Dr Nadia Raison-Peyron, dermatologue et allergologue au CHU de Montpellier. Par ailleurs, la mode des lissages brésiliens a vu apparaître nombre de cas d’eczémas aigus souvent très sévères du visage et du cuir chevelu, dus principalement aux formaldéhydes. Enfin, concernant les ongles, outre les allergies cutanées aux vernis, bien connus, les faux ongles et autres soins de manucure peuvent être à l’origine d’eczéma de contact ou de dermite d’irritation, parfois sévère.
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