« Dès le repérage ou l’expression d’une plainte cognitive par un patient, la mise en place rapide d’une prise en charge personnalisée doit être envisagée1 », souligne le Dr Laurence Hugonot-Diener, psychogériatre, hôpital Broca, AP-HP, Paris. « La prise en charge est initiée par une ordonnance de prévention visant, d’une part, à corriger les facteurs de risque modifiables et, d’autre part, à proposer aux patients des mesures hygiéno-diététiques ». L’objectif de cette ordonnance est d’accompagner les patients dans la prise en charge de leur santé globale, de les motiver à se stimuler tous les jours par des activités ludiques et physiques adaptées à leur âge et leur condition physique, à prendre des aliments protecteurs riches en antioxydants, vitamines A, C, E, sélénium et flavonoïdes.
Une fois la prise en charge débutée, les patients sont revus à 6 mois, puis périodiquement. À chaque visite, les mêmes paramètres sont évalués : vitesse de la marche (utile et indicative,mais la baisse est peu spécifique et difficile à objectiver) ;quantification de la plainte de mémoire (échelle de plainte de mémoire de Mac Nair… QPC) ; bilan neurocognitif restant dans les normes (test MMS et bilan neuropsychologique) ; évaluation d’un état dépressif (mini-GDS). Le fonctionnement cognitif dépend ainsi de différents facteurs de risque fonctionnels susceptibles d’être pris en charge dans une démarche préventive. Parmi les mécanismes qui pourraient être impliqués dans ce fonctionnement, la réserve cognitive a été proposée. C’est un processus actif ou dynamique de mobilisation des capacités cognitives.
La réserve cognitive fait référence à la capacité des individus à résister aux dommages cérébraux 2. Elle est conditionnée par un niveau élevé d’éducation, une activité professionnelle riche et dynamisante et des activités de loisir stimulantes. À lésions identiques, plus la réserve est importante, plus les symptômes cliniques apparaîtront tard.
La réserve cognitive fait référence à la capacité des individus à résister aux dommages cérébraux 2. Elle est conditionnée par un niveau élevé d’éducation, une activité professionnelle riche et dynamisante et des activités de loisir stimulantes. À lésions identiques, plus la réserve est importante, plus les symptômes cliniques apparaîtront tard.
L’ordonnance de prévention sur les facteurs modifiables : 5 actions spécifiques
1. Prendre en charge et corriger les facteurs de risque vasculaire :
• Diabète, dyslipidémie
• Hypertension artérielle, arythmie
• Diminution du tabac et de l’alcool
• Diagnostic de syndrome métabolique posé lorsqu’au moins 3 des facteurs de risque suivants sont présents3 :
a - Tour de taille élevé (obésité abdominale) : hommes > 94 cm ;
femmes > 80 cm (en France)
b - Deux des 4 critères suivants :
- Triglycérides élevés : 150 mg/dL (1,69 mmol/L)
- HDL-cholestérol réduit : hommes < 40 mg/dL (< 1,03 mmol/L) ; femmes < 50 mg/dL (< 1,29 mmol/L)
- Pression sanguine élevée : PAS ≥ 130 / PAD ≥ 85 mmHg
- Glycémie à jeun élevée : ≥ 110 mg/dL (≥ 6,1 mmol/L)
2. Corriger les déficits visuels et auditifs le plus tôt possible
3. Prendre en charge un État Dépressif Majeur (EDM)
4. Poursuivre les compléments alimentaires ou médicaments protecteurs selon les cas
5. Introduire dans l’alimentation :
- Antioxydants, vitamines A, C, E, flavonoïdes, Zn, Se
- Poissons gras : au moins 2 x semaine (oméga-3)
- Cinq fruits et légumes par jour
- Consommation régulière mais faible d’alcool
6. Mesures socioprofessionnelles :
- Conseiller un engagement actif intellectuellement et socialement riche même après le départ en retraite
- Pratiquer une activité physique régulière
- Éviter l’isolement… quand c’est possible
1. Prendre en charge et corriger les facteurs de risque vasculaire :
• Diabète, dyslipidémie
• Hypertension artérielle, arythmie
• Diminution du tabac et de l’alcool
• Diagnostic de syndrome métabolique posé lorsqu’au moins 3 des facteurs de risque suivants sont présents3 :
a - Tour de taille élevé (obésité abdominale) : hommes > 94 cm ;
femmes > 80 cm (en France)
b - Deux des 4 critères suivants :
- Triglycérides élevés : 150 mg/dL (1,69 mmol/L)
- HDL-cholestérol réduit : hommes < 40 mg/dL (< 1,03 mmol/L) ; femmes < 50 mg/dL (< 1,29 mmol/L)
- Pression sanguine élevée : PAS ≥ 130 / PAD ≥ 85 mmHg
- Glycémie à jeun élevée : ≥ 110 mg/dL (≥ 6,1 mmol/L)
2. Corriger les déficits visuels et auditifs le plus tôt possible
3. Prendre en charge un État Dépressif Majeur (EDM)
4. Poursuivre les compléments alimentaires ou médicaments protecteurs selon les cas
5. Introduire dans l’alimentation :
- Antioxydants, vitamines A, C, E, flavonoïdes, Zn, Se
- Poissons gras : au moins 2 x semaine (oméga-3)
- Cinq fruits et légumes par jour
- Consommation régulière mais faible d’alcool
6. Mesures socioprofessionnelles :
- Conseiller un engagement actif intellectuellement et socialement riche même après le départ en retraite
- Pratiquer une activité physique régulière
- Éviter l’isolement… quand c’est possible
1. Hugonot-Diener L, Duron E, Labourée F, Rigaud AS. Exploration clinique des troubles cognitifs chez les sujets âgés. EMC-Psychiatrie. 2012;9(1):1-12.
2. Villeneuve S, Belleville S. Réserve cognitive et changements neuronaux associés au vieillissement. Psychol NeuroPsychiatr Vieil. 2010;8(2):133-40.
3. Raoux F. Syndrome métabolique : défi nitions et épidémiologie. MT Cardio.2006;2(2):174-82.
4. Vemuri P, Weigand SD, Przybelski SA et al. Cognitive reserve and Alzheimer’s disease biomarkers are independent determinants of cognition. Brain. 2011;134(Pt5):1479-92.
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