En 2010, l’International Association of the Diabetes and Pregnancy Study Groups (IADPSG) a émis des recommandations pour le dépistage du diabète gestationnel (DG) entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée (SA), et a aussi proposé des critères diagnostiques de diabète de type 2 méconnu antérieur à la grossesse, ainsi qu’une définition du diabète gestationnel précoce.
De plus en plus de femmes enceintes présentent un diabète de type 2 préexistant à la grossesse, conséquence de l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité, et d’un âge plus tardif de conception. Trois critères possibles dès la première consultation prénatale ont été retenus pour ce diagnostic : une glycémie à jeun ≥ 1,26 g/L, et/ou une glycémie 2 heures après charge glucosée ≥ 2 g/L, et/ou une hémoglobine glyquée (HbA1c) ≥ 6,5 %.
Le DG précoce a, lui, été défini par l’existence d’une glycémie à jeun comprise entre 0,92 g/L et 1,25 g/L à la première visite prénatale. Il est d’autant plus fréquent qu’il existe des facteurs de risque, à savoir un âge maternel ≥ 35 ans, un IMC ≥ 25 kg/m2, un antécédent de diabète au 1er degré, un antécédent personnel de DG ou de macrosomie.
Mais il n’y a pas aujourd’hui de preuve formelle pour affirmer que le dépistage précoce conduise à un meilleur pronostic. Cette recommandation de l’IADPSG, essentiellement pragmatique, sans fort niveau de preuve, a été jugée par un certain nombre de praticiens complexe et peu convaincante. En revanche, comme l’a indiqué la Pr Anne Vambergue (Lille), les critères de dépistage et les modalités de prise en charge du DG dépisté entre 24 et 28 SA proposés par l’IADPSG sont consensuels.
Les femmes ayant eu un DG sont à risque élevé (multiplié par 7) de diabète de type 2 ultérieur, et doivent donc bénéficier d’un suivi régulier : au décours de la grossesse, maintien des mesures hygiéno-diététiques et de l’activité physique, contrôle du poids ; recherche d’un diabète en préconceptionnel avant tout autre projet de grossesse.
La Société francophone du diabète et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français préconisent de faire un dosage de la glycémie à jeun au minimum tous les 1 à 3 ans, une stratégie assez simple étant de le faire à chaque anniversaire de l’enfant. Ce dernier est lui-même à risque accru de surpoids et d’obésité, et il semble important d’éduquer à la santé toute la famille.
Communication de la Pr Anne Vambergue (Lille)
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