Matthew Sherwood de l’Institut de recherche clinique Duke à Durham en Caroline du Nord, et ses collègues ont étudié les données issues d’un registre rassemblant plus de deux millions de patients ayant bénéficié d’une intervention coronaire percutanée entre 2009 et 2013, qu’il s’agisse de la pose d’un stent ou d’une angioplastie par ballonnet.
Ils notent que, chez les 2,1 % des patients qui avaient reçu une transfusion lors de l’opération, le risque d’infarctus du myocarde était multiplié par 2,5 (4,5 % contre 1,8) le risque d’AVC était multiplié par 10 (2 % contre 0,2 %) de même que le risque de décès hospitalier (12,5 % contre 1,2 %).
Il est important de noter que les patients susceptibles de recevoir une transfusion étaient plus âgés et en plus mauvaise santé que les autres, avec une plus grande proportion d’hypertendus, de diabétiques et d’insuffisances rénales. Les auteurs insistent cependant sur le fait que dans certains établissements, des patients ont reçu une transfusion sans qu’il y ait eu de saignement auparavant, et alors que le taux d’hémoglobine était normal. Les recommandations européennes en la matière demandent que la transfusion ne soit réservée qu’aux patients dont le taux d’hémoglobine est en dessous de 7 g/dl.
Dans leur conclusion, les auteurs estiment que le manque d’étude randomisé rend difficile la définition du profil de patient chez qui les bénéfices de la transfusion dépassent les surrisques associés.
Matthiew Sherwood et all, Patterns and Outcome of Red Blood Cells Transfusion in Patients Undergoing Percutaneous Coronary Intervention, JAMA. 2014;311(8):836-843. doi:10.1001/jama.2014.980
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