Dès les années 1980, la France s'est illustrée au niveau mondial en matière de neuroradiologie, et les radiologues français ont formé des centaines de médecins étrangers. Actuellement, c'est en oncologie interventionnelle que l'hexagone se démarque. « L'histoire de cette discipline a débuté grâce à des gestes destinés à traiter la douleur des personnes atteintes de cancer. Les premières injections de ciment osseux ont été réalisées en France, par le Pr Hervé Deramond, vers la fin des années 1980 », indique le Pr Afshin Gangi, radiologue interventionnel au CHRU de Strasbourg, vice-président de la Société européenne de radiologie interventionnelle et cardiovasculaire (CIRSE). Il tente pour sa part, d'injecter de l'alcool dans les métastases osseuses : une première mondiale, effectuée avec succès en 1991. « Aujourd'hui, les ablations sont très bien délimitées, avec les méthodes thermiques : laser, radiofréquence, cryothérapie », explique-t-il (lire aussi ci-dessous).
Une centralisation qui permet de standardiser les actes
Depuis 1993, l'Italie puis la France (Institut Gustave Roussy), ont été pionnières en matière de radiofréquence, notamment pour détruire les métastases hépatiques (lire aussi ci-dessous). Dès la fin des années 1990, cette technique est ainsi devenue la référence dans le traitement des métastases hépatiques et pulmonaires. « La France est leadeuse mondiale si l'on considère les nombres d'actes et d'innovations en matière de chimioembolisation des hépatocarcinomes, ajoute le Pr Gangi. La centralisation des CHU et l'internat nous permettent de former les médecins à ces techniques de radiologie interventionnelle de façon homogène, standardisée. Ce qui n'est pas toujours le cas dans d'autres pays ».
Des collaborations fructueuses
« Nous travaillons avec des chercheurs à Londres sur une technique permettant d'apporter des médicaments directement dans la tumeur, via des méthodes thermiques. Enfermé dans un liposome qui circule dans le sang, le cheminement du médicament est suivi par IRM. Quand il atteint son but, la partie du corps visée est chauffée par des ultrasons focalisés à 41 ou 42°C. Le liposome s'ouvre, il délivre alors le médicament de façon ciblée. Ces techniques thermiques pourraient ouvrir la voie à des immunothérapies ciblées, engendrant bien moins d'effets secondaires que par voie générale », conclut le Pr Gangi.
Entretien avec le Pr Afshin Gangi, radiologue interventionnel au CHRU de Strasbourg, vice-président de la Société Européenne de radiologie interventionnelle et cardiovasculaire (CIRSE)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature