La femme enceinte.
Chez elle, toute consommation d’alcool est un mésusage. 1 % des enfants naissent en France avec un « ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale » (incluant le syndrome d’alcoolisation fœtale), et l’exposition à l’alcool in utero est la première cause de déficience mentale évitable en France. La consommation d’alcool doit être questionnée dès la première consultation prénatale, puis à chaque consultation, notamment si un RCIU s’installe et/ou s’il existe des antécédents de RCIU inexpliqué, ou des troubles pouvant être causés par une alcoolisation fœtale. En cas de consommation occasionnelle, les interventions brèves et répétées sont efficaces. Par contre, le repérage d’une consommation régulière en cours ou récemment arrêtée nécessite une prise en charge addictologique très rapide.
Le sujet âgé.
Le vieillissement diminue la tolérance à l’alcool : aux USA, il est recommandé de ne pas dépasser 1 verre/jour (3 verres occasionnellement) après 65 ans. Le dépistage doit cibler les patients « à haut risque » : homme, tabagisme, difficultés sociales ; ou face à des symptômes aspécifiques : anxiété, chutes, dénutrition, troubles du sommeil, douleurs chroniques, troubles cognitifs, symptomatologie anxio-dépressive. La clinique et la biologie sont trop peu sensibles pour un dépistage précoce en soins primaires. Faute d’alternative, les outils diagnostiques traditionnels gardent leur place, mais les seuils des questionnaires (AUDIT) doivent être réduits par rapport à ceux de l’adulte jeune.
L’adolescent.
Le mésusage de l’alcool chez l’adolescent peut altérer les processus de maturation cérébrale et le développement neuropsychologique. Un mésusage à cet âge est un facteur de risque de développer un trouble lié à l’alcool durable et de mauvais pronostic, mais aussi des troubles psychiatriques et addictologiques autres. Les consommations problématiques de substances psychoactives (tabac, cannabis…) s’inscrivent souvent dans un contexte global psychoenvironnemental qui doit être évalué, au-delà de l’approche « produit par produit ». Le clinicien peut identifier un signal préoccupant via l’AUDIT, l’entretien structuré DEP-ADO (10 minutes) ou les plus rapides CRAFT et TSTS. L’adolescent peut être adressé en consultation « jeune consommateur ».
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