Chez le nourrisson
› Un schéma à 2, 4 et 11 mois
Pour les 5 valences diphtérie, tétanos, polio, coqueluche et infections à Haemophilus influenzae b (Hib), l'injection du 3e mois disparaît, et l'âge du premier rappel est ramené de 16-18 mois à 11 mois. Le schéma de primovaccination de type « 3+1 » (trois injections à un mois d’intervalle suivies d’un rappel entre 16 et 18 mois) est ainsi remplacé par un schéma simplifié « 2+1 » comportant deux injections aux âges de 2 et 4 mois, suivies d’un rappel avancé à l’âge de 11 mois (tableau 1) (2).
Ce schéma vaccinal, unique dans un pays développé, se rapproche de celui en vigueur en Italie et dans les pays nordiques, basé sur la séquence 3, 5 et 11/12 mois. Celle-ci semble pourtant pécher par l'insuffisance de la protection contre la coqueluche. Le fait de retarder l'administration de la 1re dose à l'âge de 3 mois s'est en effet traduit en Suède et au Danemark par une augmentation de l’incidence des coqueluches précoces, à l’âge où elles sont les plus graves (1, 3). Et des données orientent vers un certain degré de protection de la première dose précoce (administrée dès 2 mois) de vaccin vis-à-vis de la coqueluche chez les petits nourrissons, et notamment des formes sévères (1). L’adoption du schéma 3, 5, 11-12 mois est donc jugée non acceptable en France.
La suppression de la dose du 3e mois au cours au cours de la primovaccination ne diminue pas l'efficacité de la vaccination, à condition d'espacer de 2 mois les deux premières injections. Le respect de ce délai de 2 mois, puis le rappel de 11 mois permettent d'induire une bonne mémoire immunitaire grâce à l'activation des lymphocytes B producteurs d'anticorps, et à la réalisation en 3 à 6 mois de la maturation d'affinité de ces anticorps (phénomène par lequel les immunoglobulines acquièrent une affinité croissante pour les antigènes contre lesquelles elles sont dirigées).
L'avancement du rappel de 16-18 mois à l'âge de 11 mois découle de l'hypothèse selon laquelle le déclin du taux des anticorps sériques après primo-vaccination serait plus prononcé avec un schéma 2, 4 mois qu’avec un schéma 2, 3, 4 mois, nécessitant de réactiver les cellules mémoire.
› Hépatite B et pneumocoque : 2, 4 et 11 mois aussi
Dans l'ancien calendrier vaccinal, les deux premières injections des vaccins anti-hépatite B et anti-pneumococcique conjugué 13-valent étaient déjà programmées à 2 et 4 mois. Le changement concerne le rappel des 12 mois, simplement avancé à l'âge de 11 mois (tableau 1) (2).
› Le ROR à 12 mois
L’administration de la première dose de vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) a lieu désormais à l’âge de 12 mois pour tous les enfants, quel que soit le mode de garde (hors période épidémique). La seconde dose est recommandée entre 16 et 18 mois.
Exit donc la distinction entre les différents modes de garde de l'enfant. Il semble en effet que l’avancement à 9 mois de l’âge d’administration de la première dose de vaccin rougeole pour les enfants gardés en collectivité expose à une moindre protection (1).La seconde dose de vaccin ROR est recommandée pour tous à l’âge de 16-18 mois, ce qui présente l'avantage de conserver le rendez-vous vaccinal auquel sont habitués parents et praticiens. Elle peut cependant être administrée plus tôt, à condition de respecter un intervalle d’un mois entre les deux doses. Dans l’hypothèse où cette seconde dose n’a pu être effectuée au cours de la deuxième année, elle peut être administrée plus tard.
› Méningocoque C : en même temps que le ROR
La vaccination contre les infections invasives à méningocoque C est recommandée à l’âge de 12 mois. La co-administration est possible avec la première dose de ROR.
Chez l’enfant et l’adolescent
› Coqueluche : un rappel de plus
Un rappel supplémentaire de coqueluche est désormais recommandé à l'âge de 6 ans, venant s'ajouter à celui déjà prévu à cet âge contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTCaPolio) (2).
Ce rappel est destiné à renforcer la protection vaccinale des enfants primo-vaccinés avec le vaccin coquelucheux acellulaire (qui a remplacé le vaccin à germes entiers en 2006) et celles les futures cohortes de naissance qui seront désormais vaccinées selon le nouveau « schéma 2+1 ». En effet, les enfants vaccinés avec le vaccin acellulaire semblent moins bien protégés que ne l'étaient ceux vaccinés avec le vaccin à germes entiers. On espère, par ailleurs, si l'on ajoute à cette mesure l’amélioration de la couverture vaccinale chez les adultes grâce à la simplification du calendrier vaccinal et au renforcement de la stratégie du cocooning, réduire la circulation de la bactérie dans l’entourage des nourrissons.
Entre 11 et 13 ans, le rappel recommandé contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite doit désormais être effectué chez les enfants ayant reçu un DTCaP à l’âge de 6 ans avec des concentrations réduites d’anatoxine diphtérique et d’antigènes coquelucheux (dTcaP). En revanche, les enfants n’ayant pas reçu à 6 ans de rappel coquelucheux (ou éventuellement un vaccin contenant des concentrations réduites d’Ag diphtérique et coquelucheux) recevront un vaccin DTCaP. Par ailleurs, ce rappel peut être co-administré avec l’une des trois doses de la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) désormais recommandée chez les jeunes filles entre 11 et 14 ans.
› HPV : entre 11 et 14 ans
La vaccination anti-HPV, jusque-là recommandée chez les filles à l'âge de 14 ans, est avancée entre 11 et 14 ans. La réponse immunitaire à ce vaccin est en effet meilleure lorsqu'il est administré avant l'âge de 14 ans. De plus, la question de la sexualité est moins présente à ce moment-là, ce qui peut faciliter l'acceptation de cette vaccination par la famille.
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