Quelques jours avant la Journée mondiale de la santé mentale, qui se tient ce 10 octobre, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié un guide centré sur le « processus d’annonce d’un diagnostic psychiatrique sévère à un patient majeur ». Le document est destiné à tous les professionnels susceptibles de prendre en charge des malades atteints de troubles psychiques sévères : « si la cible visée par ce guide est prioritairement les médecins psychiatres, il concerne également les médecins généralistes ainsi que l’équipe pluriprofessionnelle impliquée dans l’annonce diagnostique en psychiatrie », indique la HAS.
L’autorité sanitaire a élaboré ce document dans le cadre de son programme « psychiatrie et santé mentale 2018-2023 ». Tandis qu’il existe des dispositifs d’annonce spécifiques en cancérologie, neurologie ou encore rhumatologie, « l’annonce pose (aussi) des questions particulières en psychiatrie, notamment pour les pathologies sévères chroniques », plaide la HAS.
Et pour cause : « le diagnostic d’une pathologie psychiatrique est exclusivement clinique à ce jour, le rendant susceptible d’être évolutif en fonction de l’expression des symptômes et de la réponse aux traitements », rappelle l’instance. De plus, l’état de santé mentale des patients concernés, le risque de stigmatisation et les représentations individuelles et sociales associés à certains troubles compliquent encore l’annonce.
Une annonce « collaborative, progressive et coordonnée »
Ainsi la HAS a-t-elle décidé de proposer « des repères en vue d’améliorer les conditions de l’annonce ». Pour ce faire, l’instance a procédé en quatre étapes : consultation de professionnels et usagers, analyse de la littérature, constitution d’un groupe de travail et d’un groupe de relecture.
Au total, le guide insiste sur les enjeux de l’annonce diagnostique en psychiatrie, propose quelques définitions et rappels juridiques, détaille les principes de l’annonce, souligne les conduites à éviter et quelques points de vigilance, etc. Parmi les messages clés mis en exergue : l’annonce doit être « collaborative, progressive et coordonnée ». En fait, l’instance insiste sur la nécessité de reformuler l’annonce conjointement avec le patient, d’intégrer un délai et d’impliquer tous les professionnels intervenant auprès des patients concernés ainsi que leur entourage.
Une fiche d'information pour les patients
À noter qu’en plus de ce guide, la HAS met à disposition une fiche d’information à destination des patients. « Remise par le médecin ou l’équipe médico-soignante, elle contient des informations sur le processus d’un diagnostic psychiatrique ce que cet acte apporte au patient mais aussi sur le rôle déterminant que celui-ci a pour la réussite de son projet de soin », avance l’autorité sanitaire. Y figurent également « des conseils pour aborder le diagnostic avec son entourage, un rappel de ses droits et des contacts utiles en cas de difficultés ».
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