Quand les internes réécrivent le serment d'Hippocrate pour alerter sur leurs conditions de travail

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Publié le 28/04/2023

Crédit photo : Phanie

Cette fois-ci, il n'y a pas de grandes manifestations de prévues. Pour le dernier jour du semestre, les organisations de carabins ont appelé ce vendredi à une journée « sans internes » dans tous les hôpitaux français. Et à cette occasion, l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) a décidé de réécrire le serment d'Hippocrate pour « dénoncer la situation critique à l'hôpital » , une « opération coup de poing » afin de prendre l'opinion publique à témoin.

« Pour faire entendre leur voix et sensibiliser le plus grand nombre à la cause, le syndicat réécrit le serment d’Hippocrate à l’aune des conditions de travail actuelles des soignants » a fait savoir l'Isni dans un communiqué jeudi. Cadences insoutenables et dépassements fréquents du temps de travail maximal autorisé sont les deux principales causes de la « détresse psychologique » des internes, explique l'Isni, qui souligne que ceux-ci représentent jusqu’à 40 % des effectifs médicaux hospitaliers et signent jusqu’à 70 % des prescriptions à l’hôpital.

C'est pourquoi, cette nouvelle campagne d’alerte a vocation à « faire entendre leur voix et sensibiliser le plus grand nombre à la cause » avec le hashtag #Hippocrate2023. Ainsi, chaque article du serment a été réécrit pour décrire la réalité et la souffrance des internes : stress, précarité, charge mentale, encombrements des urgences, abandon de la médecine généraliste ou encore fermeture de laboratoires et de maternité.

« Nous avons fait le choix de reprendre le serment d’Hippocrate, texte fondateur et universel dans lequel chaque médecin souhaite se retrouver. Symbole de l’engagement de la profession, il est associé à un moment heureux puisqu’il est l’aboutissement de longues et difficiles années d’études. Avec cette campagne nous voulons montrer cette réalité que nous vivons tous les jours, bien loin des piliers du texte fondateur qui nous unit », explique Guillaume Bailly, premier vice-président de l'Isni, dans le communiqué. Le syndicat appelle les 30 000 internes de France ainsi que l’opinion publique à relayer la campagne.


Source : lequotidiendumedecin.fr