Soins de proximité

L'hôpital Foch sort de ses murs avec un centre pluridisciplinaire

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Publié le 25/11/2022
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Au cœur du quartier d’affaires de La Défense, l’hôpital Foch (privé non lucratif) a inauguré son premier centre de santé pluridisciplinaire, qui propose des consultations en secteur I. Une stratégie qui permet à l'établissement de désengorger ses urgences… et de se faire mieux connaître !

Crédit photo : SToubon

En se projetant « hors de ses murs » avec un centre de santé pluridisciplinaire, l'hôpital Foch de Suresnes, prestigieux établissement privé à but non lucratif (2 300 collaborateurs dont près de 300 médecins) vise un objectif simple : augmenter l’offre de soins de proximité dans ce quartier d'affaires où transitent 200 000 personnes chaque jour et désengorger au passage ses propres urgences.

Le pari est de fluidifier la prise en charge des patients sur ce territoire qui est aussi, de fait, « un désert médical », explique au « Quotidien » le Dr Erwan Fourn, responsable médical du centre Foch-La Défense. Le médecin constate à cet égard que « beaucoup de patients prennent rendez-vous avec les généralistes du centre pour leur demander d’être leur médecin traitant », preuve des besoins de la population. L’augmentation de l’activité aux urgences de l’hôpital a aussi motivé la naissance de ce projet de proximité. « Beaucoup de patients viennent à Foch car ils ne peuvent avoir de rendez-vous en ville », explique-t-il. Or, dans bien des cas, une consultation de médecine générale peut éviter des passages inutiles aux urgences.

Vacations

Le centre de santé s’est installé dans des locaux remis à neuf. Les travaux d’aménagement ont été financés par la fondation Foch, qui a créé et construit l’hôpital. Sur 600 m2, l’espace propose, du lundi au vendredi – de 8h à 20h – des consultations de médecine générale (programmées et non programmées) et de spécialités aux tarifs opposables, sans dépassements : cardiologie, pneumologie, allergologie, néphrologie, infectiologie/santé sexuelle. D’autres sont prévues d’ici la fin de l’année en gynécologie, ORL, chirurgie digestive, etc. Toutes sont assurées par des praticiens de l’hôpital Foch qui viennent assurer des vacations sur leur temps médical. La plupart apprécient de « prendre en charge une patientèle différente, plus jeune, plus autonome, moins comorbide que celle de l’hôpital », observe le Dr Fourn.

Le centre a également noué un partenariat avec un cabinet dentaire installé dans les locaux et avec le cabinet d'imagerie Ipade Cœur Défense. Ce dernier a ouvert sur le site un plateau d’imagerie médicale de 400 m2 disposant d'une IRM, d’un scanner, d’une salle d'échographie et de radiologie. Un plateau technique pour les échographies cardiaques et les explorations fonctionnelles respiratoires est aussi prévu. 

Au-delà de l’activité de soins, le centre mise sur la prévention à travers une offre de « check-up santé » à destination des milliers de salariés des entreprises de cet énorme quartier d’affaires. Y sont proposés des examens et bilans de santé pour dépister les pathologies fréquentes (cardiovasculaires, métaboliques et nutritionnelles, cancers, etc.). 

Visibilité et fléchage

Cette nouvelle offre est aussi une bouffée d’oxygène pour les médecins qui « sortent du cadre quotidien de l’établissement », assure le Dr Alexandre Rault, président de la CME de Foch. De surcroît, le chef de service de chirurgie digestive et viscérale est persuadé que le centre de santé apportera une visibilité supplémentaire à l'hôpital Foch car « l’endroit est énormément fréquenté ». Les consultations de spécialistes dans l’enceinte du centre pourront donner suite à des bilans à Foch. « Cela donc devrait apporter plus d’activité », prédit le Dr Rault. Une analyse partagée et assumée par Jacques Léglise, directeur général de Foch : « Nous sommes l’établissement de référence du 92, situé juste à côté de la Défense. Mais les gens n’ont pas forcément le réflexe de venir chez nous, c’est donc une manière de leur donner le fléchage ».

Au-delà, cette stratégie hospitalière hors les murs vise à décloisonner le système de soins. « On ne peut plus dire qu’il y a la médecine de ville d’un côté et l’hôpital de l’autre. Quand un territoire manque de médecins libéraux, comme à La Défense, il faut innover », plaide Jacques Léglise, convaincu que « la médecine sera de plus en plus ambulatoire ».


Source : Le Quotidien du médecin