Bien que la mort subite soit un enjeu majeur de santé publique, son épidémiologie reste incertaine. Le registre francilien du Centre d'expertise mort subite (CEMS, hôpital européen Georges-Pompidou) inclut prospectivement depuis mai 2011 tous les cas d’arrêts cardiaques extrahospitaliers de Paris et sa proche banlieue. À partir des différents comptes rendus médicaux, l’objectif était de décrire les étiologies associées à la mort subite, d’étudier dans quelle mesure ces patients étaient explorés au plan étiologique, et d’identifier les principales lacunes des différentes stratégies préventives.
Le SCA en tête
En 4 ans, 556 survivants ont été inclus. La maladie coronaire était l’étiologie la plus fréquemment retrouvée, chez 394 patients (71 %) , majoritairement des syndromes coronariens aigus le plus souvent inauguraux. Une cardiomyopathie était identifiée ensuite chez 61 personnes (11 %), incluant 37 cardiomyopathies dilatées, 10 myocardites, 6 cardiomyopathies hypertrophiques et 4 dysplasies arythmogènes du ventricule droit. Aucune cardiopathie structurelle n’était identifiée dans 56 cas (10 %). Malgré quelques diagnostics de syndromes de Brugada (5), de repolarisation précoce (4), du QT long (2), et de voies accessoires malignes (2), il persistait 43 FV idiopathiques (7,7 %). En l’absence de recommandations précises, les investigations à visée étiologique semblaient clairement insuffisantes et le diagnostic de FV dites idiopathiques était probablement posé par excès. Les traitements médicamenteux chez les patients avec une cardiopathie connue étaient sous optimaux, de même que le taux d’implantation des DAI (défibrillateur automatique implantable) en prévention primaire et secondaire. La FEVG était supérieure à 35 % dans plus de la moitié des cardiomyopathies, soulignant le besoin crucial d’identifier des nouveaux outils de stratification du risque rythmique. Enfin, le dépistage familial, pourtant essentiel, était trop peu souvent initié.
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