Une place à ne pas négliger

Parent rassuré, enfant détendu

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Publié le 27/11/2017
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« La place des parents est très importante en anesthésie pédiatrique, d’abord ils sont nos premiers interlocuteurs directs. Pour les mineurs, on est obligé de solliciter leur accord avant tout acte d’anesthésie générale ou locorégionale, rappelle le Pr Christophe Dadure, chef de service du département Femme/mère/enfant du CHU de Montpellier. Quand ils arrivent en consultation pré-anesthésique, ils sont souvent inquiets et stressés. Car ce qui angoisse le plus les parents dans l’intervention chirurgicale, c’est l’anesthésie. Il faut tout faire pour les rassurer au maximum, car on sait que le stress des parents est communiqué à l’enfant. Or notre objectif est que celui-ci soit le moins angoissé et anxieux possible en arrivant au bloc. Cela permet d’avoir une meilleure prise en charge anesthésique, en diminuant les doses. Des études ont aussi montré que, plus l’enfant est anxieux en pré-opératoire, plus il aura besoin d’antalgiques dans les suites de l’intervention et en phase postopératoire », souligne le Pr Dadure.

L’âge du patient est bien sûr essentiel. « S’il s’agit d’un adolescent, on va d’abord s’adresser à lui en tant que personne, sans laisser de côté les parents bien sûr. S’il s’agit d’un jeune enfant, on va d’abord travailler avec les parents mais sans jamais oublier, lors de la consultation, de s’adresser aussi à l’enfant, même s’il est très jeune. C’est important de lui expliquer ce qu'il va se passer. Et en parlant à l’enfant, on parle aussi aux parents », indique le Pr Dadure.

Aujourd’hui, dans la majorité des établissements, les parents accompagnent l’enfant jusqu’à la porte du bloc opératoire. « Il y a quelques rares centres, comme celui de Limoges où les parents peuvent entrer à l’intérieur du bloc. C’est une question à laquelle nous réfléchissons à Montpellier, même si les études menées sur le sujet montrent qu’il n’y a pas de réels bénéfices en termes de réduction d’anxiété pour l’enfant. En revanche, dans la grande majorité des établissements, les parents sont présents en postopératoire et dans la salle de réveil. Selon les études, cela n’a pas d’effet sur la réduction des pleurs ou sur la douleur. Mais cela a bien sûr un effet rassurant pour les enfants d’avoir leurs parents à leurs côtés dans cette phase de réveil », indique le Pr Dadure.

D'après un entretien avec le Pr Christophe Dadure, chef de service du département Femme/mère/enfant du CHU de Montpellier.

Antoine Dalat

Source : Bilan Spécialiste