Dans les Vosges, un hôpital visé pour trois homicides involontaires, après le décès de patientes dans des « circonstances nébuleuses »

Publié le 21/12/2022

Crédit photo : Garo/Phanie

À l'hôpital de Remiremont dans les Vosges, trois patientes âgées de 59, 67 et 78 ans, sont décédées à deux ans d'intervalle, entre juillet 2020 et juillet 2022, dans des circonstances encore troubles.

L’établissement est aujourd'hui visé par quatre plaintes - trois pour homicide involontaire et une pour mise en danger de la vie d'autrui - selon le parquet d’Épinal.

« On ne meurt pas d'une fracture du fémur »

Parmi les patientes décédées, deux d'entre elles étaient entrées à l'hôpital pour une fracture du fémur et avaient été prises en charge par « le même chirurgien et le même anesthésiste », l'une en juillet 2020, l'autre deux ans plus tard, a précisé Maître Nancy Risacher, avocate des plaignants. Or, pour l'une d'elles, « l'opération s'était bien passée » et elle devait « partir dans un centre de rééducation » le jour de son décès, le 29 juillet dernier, selon l'avocate.

« On ne connaît pas les causes exactes du décès, on nous indique les conséquences », à savoir une « défaillance multiviscérale », selon Maître Risacher, qui souhaite que la « vérité » émerge « à travers les plaintes » car « on ne meurt pas d'une fracture du fémur ». Pour le conseil, les deux femmes sont mortes dans les « mêmes circonstances nébuleuses ».

La troisième patiente avait été amenée aux urgences en mai 2022 et était décédée « quelques jours après une pancréatite aiguë », a ajouté l’avocate.

Investigation en cours

Le parquet d'Épinal vient d’ouvrir une information judiciaire contre X pour homicide involontaire. La direction de l'hôpital, « désolée de la situation », s'est prévalue d'une « prise en charge selon les règles de l'art ». « Nous avons une équipe chirurgicale chevronnée », a déclaré le directeur, Dominique Cheveau. Selon lui, ces plaintes vont permettre de faire la lumière sur les faits : « Nous ne demandons qu'à comprendre ce qui s'est passé », a-t-il ajouté.

Le quatrième plaignant, un homme de 46 ans, s'est rendu à l'hôpital en octobre dernier après une chute, où les soignants ne lui avaient pas détecté dix côtes cassées. « Cela aurait pu être grave, toucher le poumon, la rate, car il avait des difficultés à respirer », fustige maître Risacher.

Son client, « pas douillet » et à la « patience d'ange », avait fini après plusieurs semaines de douleurs par aller faire une radio dans un centre d'imagerie de Nancy. « Là, ils ont vu les côtes cassées, sans appel ».

L'agence régionale de santé (ARS) Grand Est affirme de son côté que « le sujet est en cours d'investigation ».

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr