Des mutuelles étudiantes réclament des réseaux de médecins libéraux en secteur I et en tiers payant

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Publié le 01/03/2017
Mutuelles étudiantes

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Crédit photo : Phanie

Plus de 15 % des étudiants déclarent avoir renoncé à des soins pour des raisons financières au cours des six derniers mois, d'après la dernière enquête d'emeVia*, réseau national des mutuelles étudiantes de proximité. « Entre 2013 et 2016, la proportion d'étudiants couverte par une complémentaire santé est passée de 83 % à 75 % », bien loin des 93 % de la population générale, souligne Ahmed Hegazy, président d'emeVia.

C'est en se fondant sur son enquête santé – associée à un travail de fond, réalisé avec les élus des différentes mutuelles étudiantes – qu'emeVia présente dans un livre blanc 17 propositions concrètes aux pouvoirs publics et aux candidats à la présidentielle, pour améliorer l'accès aux soins, la prévention et l'éducation à la santé des étudiants.

Des consultations sans dépassements

« Nous souhaitons que des réseaux de professionnels de santé libéraux de proximité soient mis en place sur l'ensemble du territoire français, avance Ahmed Hegazy. Sensibilisés aux problématiques des étudiants, ces professionnels de santé (médecins généralistes, notamment) devraient proposer des consultations sans dépassement d'honoraires, pratiquer le tiers payant et la dispense d'avance de frais, organiser une permanence de soins après 20 heures et le week-end. Mais aussi, mettre en place un suivi et une orientation personnalisée vers des spécialistes, si nécessaire ».

« Nous avons expérimenté ce type de réseaux avec succès dans la région Rhône-Alpes », ajoute le président d'emeVia.

Autre proposition du Livre blanc : rattacher les 500 000 étudiants apprentis et salariés uniquement au régime étudiant de Sécurité sociale. Aujourd'hui, les étudiants qui travaillent cotisent à la fois au régime général et au régime étudiant. Or, ils n'ont pas accès aux services supplémentaires offerts par le régime étudiant de la Sécurité sociale (actions de prévention...).

Renforcer la prévention

emeVia demande, en outre, que le chèque santé d'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé à hauteur de 150 euros maximum par an et par étudiant, qui est actuellement proposée par les régions Ile-de-France, PACA ou Languedoc-Roussillon puisse être étendu à l'ensemble des étudiants boursiers ou salariés.

Le réseau de mutuelles veut également renforcer les actions de prévention. Il milite pour la mise en place d'une consultation gynécologique prise en charge à 100 % pour les 18/25 ans ; la création d'une fondation dédiée à la prévention des consommations excessives d'alcool chez les jeunes. Enfin, le réseau propose la formation d'« étudiants relais » au repérage précoce des conduites à risques ou encore la mise en place de « référents prévention » par les pairs dans chaque lycée et la promotion du don du sang auprès des jeunes.

*Enquête déclarative fondée sur un questionnaire santé envoyé, fin 2015, à 44 269 étudiants sur toute la France (8 078 étudiants y ont répondu). emeVia a mis en ligne son livre blanc et un comparateur de programmes sur son site presidentielle2017-etudiant.fr.


Source : lequotidiendumedecin.fr