Ile-de-France : Pécresse lance l'iPass contraception

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Publié le 18/10/2016

Annoncé en juin après l'émotion suscitée par l'annonce de la suppression du Pass contraception en Ile-de-France, l'Ipass contraception a désormais une existence numérique.

Selon la présidente du Conseil régional, Valérie Pécresse, ce nouveau dispositif tire les leçons de l'« échec » du Pass contraception, mis en place par la gauche en 2011, et rendu obsolète, selon elle, par les évolutions législatives qui ont conforté depuis juillet 2016 l'anonymat et la gratuité de la contraception pour les mineures. Et le conseil régional de se prévaloir de chiffres : aucun nouvel envoi de chéquiers aux lycées depuis mars 2014. Moins de 0,1 % de jeunes auraient utilisé ce dispositif, avec des disparités importantes entre Paris et les départements ruraux. « Les jeunes filles ne souhaitaient pas être étiquetées par leurs camarades comme sexuellement actives lorsqu'elles se rendaient à l'infirmerie de leur établissement », avance encore Farida Adlani, infirmière elle-même et vice-présidente du conseil régional.

Discussions en cours pour recenser les médecins

Construit en lien avec les jeunes du conseil régional, et réalisé par une start-up, Ipasscontraception.fr se présente comme un portail unique regroupant l'information, selon 7 catégories : les lieux conseils santé/sexualité, la contraception, les endroits où trouver un préservatif, la pilule d'urgence, vers qui se tourner en cas de grossesse, d'IVG, ou pour effectuer le dépistage d'une maladie. L'originalité tient dans la possibilité de géolocaliser les lieux ressources, avec leurs horaires d'ouverture, téléphone, etc.

354 centres de planification et d'éducation familiale sont répertoriés, 72 établissements sanitaires, plus de 100 pharmacies, 65 points d'accueil et d'écoute pour les jeunes, 10 espaces santé jeunes, 18 maisons des adolescents et 30 établissements d'information et de conseil familial, grâce à un travail mené avec l'ARS, l'observatoire régional de santé et le centre régional d'information et de prévention du sida (CRIPS).

« Cela répond au désir d'anonymat des jeunes et peut être utile aux jeunes déscolarisés, apprentis, jeunes actifs », souligne Valérie Pécresse. « En outre, cela fera connaître les mesures nationales », ajoute-t-elle.

Discussions en cours avec l'Ordre des médecins

Parmi les évolutions espérées pour une V2 – bientôt sous forme d'application : améliorer la remontée d'informations (si un distributeur de préservatif est vide, par exemple) en temps réel (contrairement à une mise à jour semestrielle), développer les problématiques de santé prioritaires, créer un forum… et éventuellement donner des informations sur les généralistes, gynécologues, sages-femmes, infirmières. « Nous sommes en cours de discussion avec l'Ordre des médecins », a répondu Farida Adlani, évoquant un « gros travail, difficile », notant que « tous les médecins ne veulent pas faire des IVG ». « Mais que les professionnels de santé ne se privent pas de nous faire savoir s'ils veulent être référencés », lance Valérie Pécresse.


Source : lequotidiendumedecin.fr