La dermato, attractive, mais en sous-effectifs

Publié le 21/05/2021
Article réservé aux abonnés
La dermatologie demande plus de postes d’internes pour préparer l'avenir de la discipline après le trou démographique de 2030.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Pour obtenir un rendez-vous chez un dermatologue-vénéréologue, le délai médian est de 50 jours, selon la Drees, soit le plus important après l’ophtalmologie. Pour faire face à la pénurie de médecins, certains dermatologues s’organisent en communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et lient des partenariats avec des hôpitaux. L’objectif est une prise en charge plus rapide, facilitée par les nouvelles technologies. « La télé-expertise est développée dans certaines régions pour répondre aux médecins généralistes. Les télé-consultations ont aussi pris leur essor du fait de l’épidémie de Covid », explique le Dr. Luc Sulimovic, président du Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV). Il signale cependant la nécessité de revoir la tarification de ces actes.

Une collaboration interprofessionnelle a été mise en place depuis cinq ans : celle des aides médicaux techniques, formés et encadrés par les médecins. Poursuivant ces efforts de coordination, le représentant syndical des dermatologues déplore que le  nombre d’internes formés reste aussi bas : « Les projections n’ont pas prévu les modalités d’exercice de la nouvelle génération, qui ne souhaite plus travailler six jours sur sept. » 

Pierre Hamann, vice-président des Futurs Dermato-Vénérologues de France (FDVF) confirme tant cette analyse de son confrère que les propositions pour y remédier. En 2020, la dermatologie était pourtant la troisième spécialité choisie aux épreuves classantes nationales (ECN), mais n’a pu offrir que 93 places. Le FDVF avaient préconisé 121 postes et interpellé la Direction Générale de l’Offre des Soins (DGOS). « Nous n’arrivons pas à faire pression au niveau national. Rien ne change et c’est à notre génération de porter le trou démographique », déplore le futur chef de clinique. D’après les projections de la Drees, le niveau le plus bas serait atteint en 2030, avec 3096 dermatologues-vénérologues. Nombre qui remonterait péniblement à 3444 en 2040, contre 3 852 en 2019. Pour accélérer ce mouvement, le FDVF suggère l’ouverture de stages en libéral afin que les jeunes dermatologues s’installent plus rapidement.

Gaëlle Caradec

Source : Le Quotidien du médecin