Covid-19 : l’État s'arroge le monopole de cinq médicaments essentiels à la réanimation

Publié le 21/04/2020

Crédit photo : S.Toubon

Selon une note du ministère de la Santé cosignée par le Pr Jérôme Salomon (directeur général de la Santé) et Katia Julienne (directrice générale de l’Offre des soins), les hôpitaux ont jusqu'au vendredi 24 avril pour commander « cinq molécules nécessaires » aux soins de réanimation des patients Covid-19 et dans la limite de 5 jours de stocks. Il s’agit des formes injectables de deux hypnotiques (midazolam, propofol) et trois curares (atracurium, cisatracurium, rocuronium).

À compter du 27 avril, l’État reprend la main et « achètera, seul, ces médicaments » pour approvisionner les établissements selon le nombre de patients hospitalisés dans un service de réanimation (Covid et non Covid) et du stock de médicaments disponibles ». « Les premières livraisons seront effectuées le 30 avril au soir au plus tard », selon une procédure qui sera rapidement précisée par « un décret et une instruction ». L'Agence de sécurité du médicament (ANSM) et les agences régionales de santé (ARS) sont chargées d’arrêter chaque semaine un plan de répartition des stocks. Les premières livraisons dans tous les cas devant arriver « avant le vendredi midi » dans les hôpitaux et cliniques concernés.

Crainte de pénurie

Au-delà de ce mécanisme d’approvisionnement pour éviter la rupture de stocks sur le territoire français, le ministère considère « qu’il est impératif que chaque service mette en œuvre dès à présent des mesures d'épargne de doses des médicaments concernés et ait recours à des alternatives thérapeutiques ».

La crainte d'une pénurie de ces médicaments indispensables n'a pas été cachée par Édouard Philippe lors de son audition à la commission d’information à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre a admis que « les stocks sont limités et les tensions et inquiétudes des soignants réelles ». « C'est aujourd'hui le sujet sur lequel la concentration est la plus vive et sur lequel nous attachons le plus d'importance, a-t-il ajouté. Nous avons de quoi tenir durablement mais comme personne ne sait aujourd'hui combien de temps le pic ou le plateau va durer, nous savons que nous devons faire attention. »

 

L. T. (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr