Crises sanitaires, attentats : l'URPS Bourgogne-Franche-Comté va tester le renfort territorial libéral

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Publié le 04/04/2023
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Crédit photo : S.Toubon

Après avoir créé en 2020, au début de la pandémie, LibOrsan, une appli permettant de solliciter rapidement des renforts libéraux, l'URPS médecins libéraux Bourgogne-Franche-Comté innove dans la même veine. S'appuyant sur cette appli (1 500 libéraux abonnés), l'Union testera à partir de novembre le « renfort sanitaire territorial ». Ce programme entend recenser les libéraux de santé volontaires afin de les intégrer dans les plans et dispositifs de réponse aux crises sanitaires (plan Blanc, Orsec, etc.).

L'initiative s’appuie sur les retours de terrain réalisés à l’issue des pics de la crise Covid et répond notamment à la demande des médecins libéraux d’être davantage associés en amont, à l’anticipation des crises, mais aussi aux plans de réponse. « Nous voulons aussi articuler la réponse à la crise sanitaire avec le maintien d’une offre de soins "hors crise" », résume le Dr Éric Blondet (Le Bloc), président de l'Union.

Le principe est simple. En se déclarant volontaires via une inscription sur l'appli LibOrsan, médecins, pharmaciens, infirmiers ou kinés renseignent leur spécialité et leur niveau de formation aux crises sanitaires.

En cas de crise (accident de la route, risque épidémiologique, attentats, etc.), le gestionnaire de la catastrophe – service d'accueil des urgences, pompiers, CPTS, etc. – envoie aux libéraux volontaires inscrits les alertes adaptées à leurs profils. « On essaie d'être pragmatique et opérationnel. On veut éviter ce qui s'était passé à Paris au moment des attentats où les médecins volontaires s'étaient rués aux urgences pour donner un coup de main ajoutant désordre au désordre », ajoute le neurochirurgienCe dispositif ne ferait pas de doublon avec la réserve sanitaire, affirme-t-il. « On propose de compléter la réserve sanitaire qui est nationale au niveau territorial avec le maximum de capacités au niveau libéral. »

Formation en médecine de catastrophe

Dans ce projet porté par l'URPS Bourgogne-Franche-Comté, la formation des professionnels à la médecine de catastrophe est un levier majeur. Sous l'égide de la Société française de médecine de catastrophe (SFMC), en lien avec les CHU référents et les centres départementaux d'enseignement des soins d'urgence (Cesu), un programme de formation graduée et contextualisée est ouvert aux libéraux concernés.

Dès cet automne, le test démarrera en Saône-et-Loire avec une formation sur deux jours dans le cadre du DPC pour une vingtaine de candidats (risques épidémiologiques, climatiques, industriels, attentats, nucléaires…). À l'issue de ce premier niveau de formation, les volontaires au renfort sanitaire territorial seront recensés pour suivre des modules adaptés dans une logique de « pré-affectation » aux urgences, dans les services hospitaliers ou les plateaux techniques. Le département servira de crash test. « Si le modèle est robuste, promet le Dr Blondet, nous proposerons de le généraliser à la région. »


Source : lequotidiendumedecin.fr