France Assos Santé réclame au gouvernement « l’obligation de garde 24/24 et 7/7 en médecine de ville »

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Publié le 06/07/2022

Crédit photo : S. Toubon

Quelques jours après les conclusions du rapport Braun sur les urgences et les soins non programmés – qui écartait l’idée d’un retour des gardes obligatoires pour les médecins libéraux – France Assos Santé réclame ouvertement « l’instauration de l’obligation de garde 24h/24 en médecine de ville ».

L'organisation de référence pour représenter les patients et les usagers regrette en effet que les 41 recommandations annoncées – et reprises aussitôt par la Première ministre début juillet – n’apportent « qu’une réponse partielle et de court terme aux difficultés d’accès aux soins de nos concitoyens ». Il convient donc de changer de braquet.  

Cabinets libéraux saturés

Pour l'union interassociative – qui regroupe une centaine d’associations de patients et 15 000 usagers sur toute la France – la crise des urgences n’est que l’arbre qui cache la forêt de « l’insuffisance de l’offre de soins de premier recours ». « Pour de nombreux patients, le recours aux services d’urgence à l’hôpital est le reflet d’une grande vulnérabilité sociale ou économique et ne relève pas d’un choix personnel mais de l’unique solution dont ils disposent ! », insiste France Assos Santé. Face à des « cabinets de villes saturés, voire inexistants » dans certains territoires, « la lumière de l’hôpital est parfois la seule restante », poursuit le collectif.

Dès lors, il devient « indispensable » « d’instaurer des gardes 24/24 et 7/7 pour les médecins et les équipes de soins de premier recours » car « il n’appartient pas au patient de s’auto-diagnostiquer mais d’avoir une réponse rapide à son urgence en appelant son médecin traitant ou le 15 ». En parallèle, les associations de patients jugent « nécessaire » d’améliorer la rémunération des professionnels de santé ».

« Cela risque d’accentuer le mal-être des médecins »

Supprimée en 2002 à l'issue d'un long conflit, l’obligation de permanence des soins pour les médecins libéraux reste un épouvantail pour la profession, qui juge cette mesure contreproductive et même néfaste pour l'attractivité du secteur libéral.

Interrogé sur le sujet le 29 juin, le nouveau président de l’Ordre des médecins s’était déclaré opposé à cette hypothèse. « Cela risque d’accentuer le mal-être des médecins », avait recadré l’ORL François Arnault. « Et pour ceux qui ont 60 ou 65 ans et qui exercent toujours, le retour de la permanence des soins obligatoire les poussera à s’arrêter, ça ne fera qu’aggraver la situation », affirmait le président du Cnom, fin connaisseur de la démographie médicale. Il précisait aussi « que les gardes sont déjà assurées par les libéraux dans tous les départements ».


Source : lequotidiendumedecin.fr