Maladies des valves cardiaques : l'Alliance du cœur souhaite mobiliser les médecins généralistes

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Publié le 07/09/2018
auscultation

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Crédit photo : S. Toubon

Pour la première fois, une journée européenne est consacrée en ce samedi 8 septembre aux patients atteints de maladies des valves cardiaques : un total de 1,8 million de Français sont concernés. Elle a été mise en place à l'initiative de 6 associations européennes*, dont l'Alliance du cœur. L'objectif de cette journée est de promouvoir la connaissance de ces maladies auprès du grand public et permettre un meilleur dépistage et une meilleure prévention par les médecins généralistes.

Pour Philippe Thébault, président de l'Alliance du cœur, « cette première journée est l'occasion pour notre association de demander la mise en place de politiques publiques fortes ».

Un manifeste pour alerter les pouvoirs publics

Dans un manifeste, l'association en appelle aux pouvoirs publics et aux autorités de santé et fait part de propositions concrètes. En matière de sensibilisation, l'Alliance du cœur souhaite notamment « développer une sensibilisation de la population générale en mobilisant les médecins généralistes qui constituent un pivot de notre système de soins ».

Elle met également l'accent sur le dépistage et propose la mise en place d'« un dispositif national sur les modèles organisés en cancérologie ».

Enfin, elle accorde une place essentielle au dialogue entre médecins et patients et souhaite que se fasse entendre « la voix des personnes malades et de leur famille lorsqu'il s'agit d'élaborer de nouvelles recommandations [...] ».

Le stéthoscope : indispensable pour dépister les valvulopathies

Bien qu'elles touchent 6 % des 65-74 ans, 16 % des 75-84 ans et 30 % des plus de 85 ans, les maladies des valves cardiaques restent méconnues. « Les valvulopathies sont des maladies qui s'installent de manière insidieuse. Les symptômes tels que l'essoufflement sont souvent mis sur le compte de la vieillesse », précise au « Quotidien » Philippe Thébault.

Une prise en charge précoce est essentielle pour limiter l'évolution de la maladie et réduire la mortalité. C'est pourquoi l'association en appelle à la vigilance des médecins traitants : l'écoute du cœur via l'utilisation du stéthoscope permet de détecter un souffle cardiaque inhabituel avant d'orienter vers le cardiologue. « En France, les médecins ont généralement recours au stéthoscope, mais ce n'est pas le cas dans tous les pays », souligne Philippe Thébault.

Encore faut-il que les patients viennent consulter ? Ils restent encore trop nombreux à ne pas consulter de façon annuelle leur médecin pour surveiller leur santé cardiaque. « Nous souhaitons améliorer les réflexes », indique Philippe Thébault, pour qui les maîtres mots sont « prévention » et « dépistage ».

* Cuore (Italie), Heart Valve Voice (Royaume-Uni), AEPOVAC (Espagne), Hart Volgers (Pays-Bas) et Croí (Irlande)


Source : lequotidiendumedecin.fr