Ils n'étaient que de simples observateurs des négociations conventionnelles – et ne pouvaient donc pas signer une éventuelle convention – mais ils partagent complètement l'avis négatif de leurs syndicats aînés représentatifs.
Les jeunes généralistes et remplaçants du syndicat Reagjir, à l'issue d'un sondage en ligne lancé le 23 février et ayant recueilli plus de 800 réponses en deux jours (56,3 % d'installés depuis moins de cinq ans et 43,7 % de remplaçants), ont refusé à « 94 % » la signature du projet de convention médicale proposé par l'Assurance-maladie (s'ils avaient eu le pouvoir de la parapher).
« Sentiment d'être pris au piège », « repoussoir », « plus de contraintes » : les jeunes généralistes ont relayé plusieurs témoignages exprimant l'inquiétude ou la colère face au schéma de l'Assurance-maladie. « Les critiques récurrentes portent sur la revalorisation du tarif de base de la consultation à 26,50 euros, jugée insuffisante face à l'inflation des dernières années, mais avant tout sur le contrat d'engagement territorial, considéré comme inégalitaire et contraignant », résume le syndicat de juniors. Sa présidente, la Dr Élise Fraih, a expliqué, lors d'une conférence de MG France, que les « lignes rouges ont été similaires, notamment l'obligation de toujours faire plus ».
Médecine à deux vitesses
Ainsi, cet engagement territorial (la caisse avait in extremis supprimé la notion de contrat), qui conditionnait l'accès à une grille tarifaire réévaluée à des efforts ou missions (PDS, file active, samedi matin, CPTS, etc.) a été vécu par Reagjir comme une « prime à l'abattage » créant une « médecine à deux vitesses ». Les jeunes généralistes se sont opposés à l'instauration de « cotations différentes entre les médecins selon l'atteinte d'objectifs d'engagement », créant un « secteur 1,5 » source d'iniquité entre patients et médecins. Ils considèrent aussi ce contrat comme « anxiogène et contre productif » car risquant d'inciter les jeunes médecins à ne pas s'installer.
Reagjir fait valoir que près de 45 % des confrères présentaient des signes de burn-out d'après une étude de 2021. « Il n'est plus envisageable de faire peser sur les généralistes en exercice la responsabilité de répondre à une demande de soins grandissante dans un contexte de pénurie médicale », recadre-t-il.
Remplaçants, les oubliés ?
Reagjir concède que le projet de la Cnam proposait plusieurs mesures incitatives visant à favoriser l'installation libérale des jeunes généralistes (majoration du forfait patientèle médecin traitant, aides à l'installation en ZIP et en ZAC) mais il regrette que les remplaçants aient été « à nouveau les grands oubliés ». « Statut inexistant, rôle dévalorisé, engagement nié, les remplaçants restent encore une fois laissés-pour-compte dans ces négociations », pointe le syndicat, qui considère néanmoins toujours la Cnam comme un « partenaire de discussion ».
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