Soins non programmés : 1 500 consultations avec supplément de 15 euros facturées cet été en Île-de-France, l'URPS veut changer de braquet

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Publié le 12/09/2022
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Crédit photo : S.Toubon

La catastrophe annoncée aux urgences n'a certes pas eu lieu, mais tout n'a pas été facile pour autant cet été, loin s'en faut. Tel est le bilan dressé ce lundi par l'URPS médecins libéraux d'Île-de-France, qui a analysé les premiers retours de l'été. « Les médecins libéraux ont fait face, mais la situation est de plus en plus tendue avec des pertes de chance plus fréquentes », alerte même la Dr Valérie Briole (UFML-S), sa présidente.

L'URPS poursuit en ce moment une enquête en ligne pour analyser le ressenti des médecins libéraux* sur les deux mois d'été. 42 % des généralistes et 38 % des spécialistes libéraux indiquent avoir eu des difficultés plus importantes que d'habitude pour « la prise en charge et l'orientation de leurs patients » – et plus des trois quarts n'ont pas trouvé de remplaçant pendant leurs congés.

SNP, régulation : premiers retours  

Concernant la prise en charge valorisée des soins non programmés (sur régulation SAS ou Centre 15, hors patientèle médecin traitant), exactement 1 553 actes ont été cotés avec la majoration ad hoc de +15 euros par les médecins libéraux franciliens (en juillet/août), selon des chiffres de l'Assurance-maladie. Au niveau national cette fois, ce sont 22 612 consultations qui ont été facturées sur les deux mois d'été avec ce supplément pour SNP (6 409 en juillet et 16 203 en août). Dans nos colonnes, François Braun a déjà salué la clarté et la simplicité de ce supplément de 15 euros (contrairement à la complexité de l'avenant 9).   

Dans la même veine, la plupart des départements franciliens ont mis en place la rémunération horaire forfaitaire de 100 euros pour la régulation médicale (hors permanence des soins) qui a permis « de recruter des médecins régulateurs supplémentaires » (dans les départements de Seine-et-Marne, Essonne, Hauts-de-seine et Val-de-Marne). 

Étendre, défiscaliser… 

Ces deux mesures pour l'instant provisoires (supplément SNP de 15 euros et régulation à 100 euros/heure) vont « dans le bon sens », résume la Dr Valérie Briole, qui suggère de « les pérenniser et/ou les étendre », en les rendant encore plus incitatives. L'URPS ML d'Île-de-France estime ainsi que la majoration de 15 euros en urgence devrait être sortie du forfait structure, étendue à « toutes les spécialités » pour leurs consultations sous 48 heures régulées, être couplée aussi à l'APC (55€ + 15€). Il convient aussi de respecter les numéros existants en coordination avec le 15 (116/117, SOS, etc.). Sans oublier la traçabilité et l'information systématique du médecin traitant (si existant). 

Quant à la rémunération de la régulation libérale à 100 euros par heure, elle doit aussi être maintenue, « en journée, 7 jours sur 7 et défiscalisée ». « Le retour à 80 euros sera contre-productif », martèle l'URPS francilienne. De surcroît, les médecins retraités (sous le statut de collaborateur du service public) mais aussi les remplaçants doivent pouvoir participer à la régulation.

Favoriser la retraite active

Dans ce contexte, l'URPS a réitéré plusieurs autres demandes anciennes pour améliorer la démographie et l'accès aux soins dans la région. Elle plaide pour la suppression définitive des cotisations des médecins en cumul emploi retraite, mise en place de façon temporaire pendant le Covid.

Elle veut aussi doubler le nombre d'internes formés dans la région pendant les trois prochaines années (soit 1 500 postes en plus), et leur ouvrir davantage terrains de stage en libéral. Autres doléances : faire évoluer le plafond de 20 % de téléconsultations par médecin et réglementer l'installation des bornes et télécabines.

L'URPS ML défend également, à l'instar de plusieurs syndicats, l'alignement du tarif de la consultation sur la moyenne européenne, soit « 50 euros ». Cette instance entend enfin agir contre les rendez-vous non honorés – les fameux lapins – et propose la mise en place (volontaire) d'une option de pré-paiement pour les nouveaux patients.

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Source : lequotidiendumedecin.fr