Au congrès des généralistes enseignants

Vents porteurs pour les maîtres de stage

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Publié le 02/12/2019
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La fonction de maître de stage des universités (MSU) convainc un nombre croissant de généralistes. Formations et initiatives se multiplient, comme l'a montré le congrès du CNGE.

Crédit photo : S. Toubon

Témoignages enthousiastes et travaux présentés au congrès du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) en attestent : la maîtrise de stage a le vent en poupe.

Au 1er janvier 2019, pas moins de 10 500 généralistes encadrent des étudiants du second cycle et/ou des internes en DES de médecine générale (contre 9 440 en 2018). Le Pr Vincent Renard, président du CNGE, peut ambitionner d’atteindre les 12 000 maîtres de stages des universités (MSU) dans les deux ans… 

Le moral, lui aussi, est en hausse. Plus de 70 % des généralistes maîtres de stage sont satisfaits de leur exercice, selon une enquête présentée au congrès par le Pr Bernard Le Floch, coordonnateur du DES de médecine générale de Brest. « Les MSU mettent en avant leur responsabilité, la diversité de la pratique, les relations avec les confrères et les étudiants, la reconnaissance de cet exercice, la liberté mais aussi le nombre d’heures réalisées ! ».

Signe d'embellie, diverses initiatives des départements de médecine générale (DMG) ont permis de recruter et de mieux former les maîtres de stage pour encadrer 25 000 carabins et 15 000 internes. D'autant que la réforme du troisième cycle modifie les règles du jeu. Depuis 2017, le stage en médecine générale ambulatoire (de niveau 1) est obligatoire dès la première année, le SASPAS (stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée) systématique en troisième année. Il faut toujours plus d'encadrants.

Web série, culture de la pédagogie…

À Bordeaux, l’Université a créé en 2016 un site explicatif et une web-série décalée « Adopte un interne » pour inciter les généralistes hésitants à sauter le pas. Dès 2017, 65 MSU ont été recrutés, soit une hausse de 70 % des encadrants. Depuis 2018, c’est le CNGE Aquitaine qui gère la plateforme. Le Dr Mathilde Maillol, généraliste à Bayonne, a évalué ce système incitatif et pédagogique avec des résultats, là encore, prometteurs. « 50 nouveaux MSU ont été recrutés en 2018 ». L'opération a été transposée aux universités de Strasbourg, à La Réunion et en Île-de-France.

Une autre idée consiste à préparer les internes déjà intéressés par l’enseignement à devenir MSU très tôt. À Rennes, le Dr Franck Dillinger a réalisé un second SASPAS… tourné vers la pédagogie. Son temps de travail était réparti entre les soins et une activité au Département de médecine générale (DMG). Cette expérience pionnière a réduit son appréhension à devenir maître de stage. « Au départ j’ai observé puis j’ai participé moi-même à l’élaboration d’enseignements et, à la fin du stage, j’ai supervisé sur une demi-journée un interne de premier année chez le même MSU. » 

À Lyon, le DMG va encore plus loin en proposant une formation pédagogique auprès des maîtres de stage hospitaliers (MSH) encadrant des internes de médecine générale. Une centaine de MSH – gériatres, urgentistes, généralistes hospitaliers… – ont été formés depuis 2016. « Accueillir des étudiants ça ne s’improvise pas, explique le Dr Christophe Pigache, responsable de la formation pédagogique. En ambulatoire la formation à la pédagogie est obligatoire, ce n’est pas encore le cas à l’hôpital ». 

Sophie Martos

Source : Le Quotidien du médecin