Indignation après la violente agression d’un généraliste de SOS Médecins en Martinique, les visites à l’arrêt

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Publié le 12/11/2021

Crédit photo : S. Toubon

« C’est la première fois que je subis une agression physique en 25 ans de métier, ça a été un choc », témoigne sur « La première » le Dr Hugues Chabaud, médecin généraliste et membre de SOS Médecins en Martinique.

Le 10 novembre dans la matinée, le praticien se rend en intervention au domicile d’une patiente à Fort-de-France. Le Dr Chabaud est alors interpellé par le voisin qui n’accepte pas que le véhicule du médecin – pourtant aux couleurs de l’association – soit garé devant chez lui. « Ça a dégénéré », raconte-t-il. Le voisin assène un violent coup de tête au visage du généraliste, qui rejoint, choqué, son véhicule sans avoir pu consulter. « C’est inqualifiable, je n’aurai jamais imaginé cela en Martinique. Nous avons toujours été bien accueillis par la population », poursuit le Dr Chabaud, qui exerce depuis une douzaine d’années sur l’île.

Faits inadmissibles

Dans un communiqué commun, SOS Médecins, le conseil régional de l’Ordre et l’Union régionale des médecins libéraux de Martinique « rappellent le caractère inadmissible et insupportable de ces faits de violences physiques à l’encontre d’un professionnel de santé, dont la mission essentielle est de préserver la santé de la population martiniquaise ».

Sur fond de tension autour du pass sanitaire dans les hôpitaux martiniquais, les signataires appellent par ailleurs « la population martiniquaise à un prompt retour à la sérénité pour le bien commun de tous ».

En réaction, les médecins de SOS en Martinique ont immédiatement décidé de suspendre totalement les visites jusqu’au 14 novembre inclus, « afin de manifester leur indignation et d’interpeller la population sur ces faits inadmissibles ».

Violences verbales et physiques, incivilités… : ce n'est pas la première fois que la colère des praticiens de SOS s'exprime. En mai dernier, l’antenne locale de Dijon avait suspendu toute consultation après 20 heures à la suite de l’agression d’un confrère. L’association avait invité les autorités à « réfléchir conjointement à des aménagements afin de garantir la sécurité des praticiens ».


Source : lequotidiendumedecin.fr