Après avoir été dans le viseur de la justice et du Syndicat national des ophtalmologistes (SNOF) dans le Nord, la société Ophta City, qui gère des centres de vision et d’optique, a refait parler d'elle à Agen. Installée depuis 2014 dans la préfecture du Lot-et-Garonne, elle était jugée pour exercice illégal de la médecine, faux et usage de faux devant le tribunal correctionnel, relate le quotidien « Sud-Ouest ».
Ces centres de vision se targuent de réaliser rapidement des bilans de santé visuelle, de délivrer des conseils en optique et d’obtenir lunettes et lentilles de contact adaptées, mais des médecins ophtalmologistes l'accusent d'exercice illégal de la médecine. C'est cette fois une plainte de la CPAM, de la MSA, de l’Ordre des médecins de Lot-et-Garonne et d'une mutuelle, constitués partie civile, qu'étudiait le tribunal correctionnel d’Agen.
Pas un magasin d'optique classique
« Nous prenons des mesures optométriques, que nous télétransmettons à un ophtalmologiste en Espagne. Cela donne lieu à la prescription de lunettes et lentilles », a justifié le gérant d'Ophta City aux juges.
En 2018, l’Assurance-maladie réalise un premier contrôle dans les locaux agenais. « Il ne s’agit pas d’un magasin d’optique classique, a témoigné le rédacteur du rapport. En pratique, j’ai vu des ordonnances du nom du médecin espagnol prescrivant des lunettes avec sa signature. La correction des verres était ensuite ajoutée par les salariés d’Ophta City. »
Ces documents s’apparentent-ils à des faux ? C’est du moins la thèse défendue par le parquet d’Agen, explique « Sud-Ouest », pour qui l’examen et la téléprocédure à l'étranger se rapprochent de l’exercice illégal de la médecine. Un inventaire des machines utilisées dans le centre a été listé devant le tribunal, afin de savoir si ces appareils permettaient l’élaboration d’un diagnostic, et donc, d’un acte médical. « Ces installations permettent de mieux comprendre la vision et d’ajuster au mieux les dispositifs de lentilles et de lunettes. Il serait curieux que des verriers nous mettent à disposition ces appareils si on n’a pas le droit de les utiliser », a pointé le gérant de la société, dont l'avocat a plaidé la relaxe. La décision a été mise en délibéré.
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