« Le régime de retraite universel est-il enterré ? » : en congrès, les professions libérales de l'UNAPL (re)fixent leurs lignes rouges au gouvernement

Pour son 29^e congrès, l’Union nationale des professions libérales (Unapl) a accueilli ce vendredi en ouverture de la journée Laurent Pietraszewski, secrétaire d'État chargé des Retraites et de la Santé au travail. Devant une salle garnie de médecins, dentistes, vétérinaires, avocats, agents d’assurances et géomètres experts, Michel Picon, président de l'Unapl – qui réunit 67 organisations représentatives des métiers de la santé, du droit, des techniques et du cadre de vie – a rappelé « la détermination des professions libérales de préserver leurs caisses de retraite, seules garantes du respect des spécificités des métiers ». « Personne ne doit confondre régimes spéciaux et régime spécifique qui ne coûte rien à l'État », lance Michel Picon.

Vigilance

En 2019, rappelle le patron de l'Unapl, la réforme des retraites avait mis les professions libérales dans la rue, très inquiètes de la disparition programmée des caisses professionnelles autonomes – dont la Carmf pour les médecins libéraux – au sein du futur système universel. Les questions autour de la gouvernance et des réserves accumulées avaient cristallisé la colère. À l’époque, l'Unapl avait réclamé, pour les caisses professionnelles, la possibilité de créer un « dispositif obligatoire de retraite complémentaire » permettant aux libéraux de « conserver leur niveau actuel de remplacement ». 

Face au ministre, Michel Picon est revenu à charge ce vendredi, façon de couper court au scénario du pire. « Le régime de retraite universel est-il définitivement enterré ? », a-t-il lancé. « Lorsque ce dossier reviendra, l'Unapl veillera à ce que les spécificités des libéraux ne soient pas altérées au nom de l'universalité ou d'un cadre trop rigide », prévient-il.

Laurent Pietraszewski, prudent sur ce terrain miné, a rappelé l'engagement d'Emmanuel Macron de ne pas relancer la réforme des retraites dans le contexte actuel. « Quelle que soit la forme que prendra la prochaine réforme des retraites, il faudra prendre en compte vos spécificités », a-t-il assuré. « Nous serons vigilants s'il y a un nouveau projet et…quel que soit le candidat élu », a glissé Michel Picon.