Le sujet des violences à l’encontre des praticiens en exercice ne cesse de monter après l’agression d’une généraliste à Marseille. Le secteur a unanimement condamné le niveau « alarmant » des agressions subies par les blouses blanches et réclamé des réponses fortes et urgentes, au-delà des campagnes de sensibilisation ou du durcissement des sanctions.
Dans le même temps, le rapport annuel de l’Ordre des médecins sur la sécurité des praticiens, très bon baromètre sur ce sujet, se fait attendre. Si les résultats complets seront présentés courant octobre, Le Quotidien peut déjà rapporter que le bilan 2023 sera pire que l’année précédente, laquelle avait déjà enregistré une hausse de 23 % par rapport à 2021 – avec 1 244 déclarations d’incidents.
En constante augmentation, ces chiffres interrogent déjà les responsables ordinaux qui se demandent s’ils sont le résultat d’une meilleure sensibilisation (entraînant un meilleur taux de signalements de la part des praticiens victimes) ou d’une violence accrue contre les médecins. D’autant que nombre de praticiens n’engagent toujours aucune action déclarative, notamment lorsqu’il s’agit d’incivilités ou de violences verbales.
Généralistes, psychiatres et cardiologues visés
« Tout le monde, à l’Ordre, est choqué du nombre de violences, c’est une aberration ! », confie déjà le Dr Jean-Jacques Avrane, délégué à l’Observatoire sécurité des médecins et président du conseil départemental de l’Ordre de Paris. Il précise que la médecine générale reste de loin la spécialité la plus touchée en 2023, devant la psychiatrie et la cardiologie.
Si la médecine de ville paraît plus représentée, argumente-t-il, c’est aussi parce que dans les hôpitaux et les cliniques, certaines affaires sont réglées en interne, passant sous les radars ordinaux. Quant aux agressions qui concernent les femmes médecins, en nette majorité (56 % en 2022), le Dr Avrane y voit aussi le reflet de la féminisation continue de la profession.
Dans la matinale de France Info ce mercredi, le vice-président de l’Ordre national, le Dr Jean-Marcel Mourgues, a confirmé de son côté que les chiffres des violences 2023 étaient supérieurs à ceux de 2022, précisant qu’ils sont « en cours de consolidation » et qu’ils seront effectivement détaillés début octobre.
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