Dry January : une majorité de Français connaissent les repères de consommation d'alcool mais continuent à en sous-estimer les risques

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Publié le 06/01/2022

Crédit photo : PHANIE

À l'occasion du 3e Dry January, une enquête réalisée en ligne auprès de 1 000 Français par l'institut BVA* pour le compte de la Ligue contre le cancer révèle que les repères de consommation d'alcool sont intégrés, mais que la perception du risque reste mauvaise.

Depuis 2017, l'agence Santé publique France (SPF) a adopté de nouveaux repères de consommation : pas plus de 10 verres d'alcool par semaine, et pas plus de 2 par jour. Ces recommandations sont connues par 73 % des sondés, mais ces derniers minimisent les risques. Ainsi la majorité des sondés place spontanément le seuil de dangerosité à partir de deux verres alors que la majoration du risque de cancer est avérée dès le premier verre.

Il est aussi intéressant de noter que les 31 % des personnes ayant une consommation à risque sont très au fait des repères de SPF : 81 % d’entre eux les connaissent, mais ils sont encore moins sensibles que les autres au seuil de toxicité de l'alcool, qu'ils situent en moyenne à trois verres, comme les 18-24 ans.

Les Français, des buveurs réguliers boostés par l'épidémie

On estime que l'alcool est le 2e facteur de risque de cancers évitables en France, responsable de 41 000 décès chaque année par an dans le pays. Selon les résultats de l'enquête, près de 9 Français sur 10 (86 %) déclarent boire. Les jeunes (18-24 ans) sont particulièrement exposés : 78 % d'entre eux déclarent boire de l'alcool, dont 45 % au-delà des recommandations.

Cette enquête met aussi en lumière l'impact de la crise sanitaire sur les comportements, puisque 17 % des participants estiment boire davantage depuis le début de la pandémie. Parmi les personnes ayant un niveau de consommation à risque au moment de l'enquête, 30 % affirment avoir augmenté leur consommation depuis le début de la pandémie. Chez les jeunes de 18 à 24 ans, ce taux atteint 28 %.

Les week-ends plus propices à la consommation

C'est plutôt en fin de semaine que la pression sociale semble la plus forte, puisque 22 % des participants affirment qu'il est difficile de s'abstenir de boire pendant les week-ends, alors que seulement 10 % déclarent difficile de s'abstenir de boire la semaine. Cette proportion atteint 1 personne sur 3 parmi les fumeurs et 1 sur 2 chez les buveurs qui dépassent les repères recommandés.

Les soirées entre amis (il est difficile de s'abstenir de boire pour 55 % des Français), les repas en famille (51 %), les événements professionnels (9 %) sont les moments de la vie où l'appel de la boisson se fait le plus sentir. Sont rapportés également les moments de déprime (7 %), les situations de stress (7 %), l'attente d'une mauvaise nouvelle (7 %), les moments de solitude (6 %) ou d’ennui (6 %).

« La consommation d'alcool pour faire face à des périodes difficiles – déprime, stress, mauvaises nouvelles, etc. – concerne une petite part de la population (7 % des Français) mais représente une pratique plus courante parmi les personnes en recherche d'emploi, celles disposant de faibles revenus et celles dont la consommation d'alcool est excessive de façon générale », précisent les auteurs de l'étude.

Point positif : les bénéfices du Défi de janvier sont largement reconnus par les personnes interrogées, qu'il s'agisse des bénéfices sur le poids (89 %), l'énergie (88 %), la concentration (85 %), les finances (84 %) et le sommeil (82 %).

* sondage réalisé entre le 1er et le 6 décembre 2021


Source : lequotidiendumedecin.fr