Cancer de la prostate localisé

Après prostatectomie, la radiothérapie peut être différée

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Publié le 02/10/2020
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Après une prostatectomie pour cancer de la prostate, la radiothérapie pourrait être réalisée uniquement en cas de signes de progression de la maladie.

Crédit photo : Phanie

Une méta-analyse publiée dans « The Lancet » (1) montre que la radiothérapie réalisée immédiatement après prostatectomie n'apporte pas de bénéfice chez la plupart des hommes atteints d'un cancer de la prostate localisé et localement avancé par rapport à la radiothérapie différée.

Le délai optimal pour la radiothérapie postopératoire ne fait pas consensus. Celle-ci peut être réalisée directement après la chirurgie pour prévenir la récidive (radiothérapie adjuvante) ou bien être pratiquée de manière différée chez les hommes qui présentent des signes de progression de la maladie (radiothérapie de sauvetage).

Cette revue systématique s'appuie sur les données de trois essais contrôlés randomisés évaluant le délai optimal après prostatectomie et publiés dans « The Lancet » et « The Lancet Oncology ».

Suivi de cinq ans

Au total, 2 153 hommes — d'âge médian 64-65 ans et provenant de plusieurs pays (France, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Canada, Danemark et Irlande) — ont été inclus entre novembre 2007 et décembre 2016, avec un suivi médian d'au moins cinq ans. Les patients étaient répartis en deux groupes : l'un recevant une radiothérapie adjuvante (1 075 patients) et le second une radiothérapie précoce de sauvetage (1 078 patients). Au moment de l'analyse, 39,1 % des patients du second groupe avaient reçu un traitement par radiothérapie.

À cinq ans, la survie sans événements était similaire entre les deux groupes (89 % pour la radiothérapie adjuvante et 88 % pour la radiothérapie de sauvetage). La survie sans événement a été définie comme le temps écoulé entre la randomisation et le premier signe d'une progression biochimique, clinique ou radiologique, le début d'un traitement non expérimental, le décès par cancer de la prostate ou un niveau de PSA d'au moins 2,0 ng/mL à tout moment après la randomisation.

« Nos résultats signifient que beaucoup de patients pourront désormais éviter la radiothérapie — et ses effets secondaires — au moins jusqu'à ce qu'il y ait un signe de progression du cancer », indique au « Quotidien » Claire Vale, qui a dirigé la méta-analyse.

(1) C. Vale et al., The Lancet, doi.org/10.1016/S0140-6736(20)31952-8, 2020.

Charlène Catalifaud

Source : Le Quotidien du médecin