Le besoin de chimiothérapie va augmenter de plus de 50% en 2040 dans le monde

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Publié le 10/05/2019
chimiotherapie

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Crédit photo : PHANIE

Entre 2018 et 2040, le nombre d'individus ayant besoin d'un premier cycle de chimiothérapie chaque année dans le monde va augmenter de 9,8 millions à 15,0 millions, soit de 53 %, est-il révélé dans « The Lancet Oncology ».

7Les pays en développement vont être les premiers concernés, en concentrant près des deux tiers de la demande avec 10,1 millions d'individus à traiter (67 %). En termes de ressources humaines pour les professionnels de santé, ces projections indiquent que le nombre optimal de médecins nécessaires va passer de 65 000 en 2018, - le nombre réel n'étant pas connu aujourd'hui -, à 100 000 en 2040.

Influencer les politiques de santé

Pour les auteurs, ces chiffres doivent être pris en compte rapidement par les politiques de santé « afin d'assurer la sécurité des soins des patients actuels et futurs », a déclaré le Dr Brooke Wilson, de l'université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney, et premier auteur. Effectifs de médecins et volume de chimiothérapie doivent être anticipés à l'échelle nationale, régionale et mondiale.

Pour ce travail, c'est à partir des données de GLOBOCAN 2018 dans les populations adultes et pédiatriques que les scientifiques ont pu estimer la prévalence de 29 types de cancer dans 183 pays et projeter l'incidence en 2040.

Les pays en développement touchés de plein fouet

Dans le monde, le nombre de nouveaux cas de cancer va atteindre les 26 millions en 2040, dont la moitié environ (15 millions) auront besoin de chimiothérapie. Si l'Asie de l'Est sera la plus touchée avec un tiers des patients (5,2 millions, 35 %), les plus fortes augmentations, environ un doublement (entre 99 % et 115 %), sont prévues en Afrique de l'Est, en Afrique centrale, en Afrique de l'Ouest et au Moyen et Proche Orient.

En 2040, les cancers les plus fréquents à traiter par chimiothérapie concerneront le poumon (16,4 %, 2,5 millions), le sein (12,7 %, 1,98 million) et le colorectal (11,1 %, 1,7 million). Ces mêmes trois types de cancer connaîtront la plus forte augmentation en nouveaux cas en valeur absolue.

Aujourd'hui, la prescription de chimiothérapie n'est pas optimale partout dans le monde, selon les recommandations en vigueur. Ce problème touche en particulier les pays à revenu faible et moyen, en raison du coût des molécules et d'un système d'assurance santé plus fragile.

Maintenant, estimer le coût

Les auteurs soulignent qu'il s'agit de projections soumises à plusieurs limites, notamment le stade du cancer au diagnostic, souvent plus grave dans les pays en développement et requérant un traitement plus lourd, mais encore des caractéristiques démographiques (distribution de l'âge, état de santé) sujettes à variation. De plus, l'analyse s'est basée sur les recommandations actuelles mais qui pourront évoluer en fonction des avancées scientifiques.

Pour le Dr Melina Arnold, du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC ou IARC en anglais) : « Pour tirer tout le profit de ce type de projection mondiale, il serait utile d'estimer les coûts des stratégies afin d'échelonner les services de santé pour une prise en charge optimale des patients, pas seulement pour la chimiothérapie mais aussi tout au long du suivi du cancer. »


Source : lequotidiendumedecin.fr