Le nombre de cancers a augmenté de 33 % entre 2005 et 2015 dans le monde

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Publié le 05/12/2016

En 2015, 17,5 millions de cas de cancer ont été recensés dans le monde, ainsi que 8,7 millions de décès, selon la dernière édition du Global burden of disease Cancer collaboration, publié dans le « Jama Oncology », le 3 décembre.

Le cancer est la seconde cause de mortalité dans le monde, derrière les pathologies cardiovasculaires. Il est aussi à l'origine de 208,3 millions d'années de vie corrigées du facteur invalidité (DALYs), tout sexe confondu.

Entre 2005 et 2015, les cas de cancer ont augmenté de 33 %, révèle le « JAMA oncology », en se basant sur les données des registres d'état civil, d'incidence du cancer, et les données des autopsies verbales. Une évolution due pour 16 % au vieillissement de la population, et pour 13 % à son augmentation.

Prostate et sein les plus courants

Un homme sur trois et une femme sur quatre présente un risque de développer un cancer dans sa vie. Ces résultats varient selon l'index sociodémographique, puisque, dans le quintile le plus bas, le ratio pour les hommes est de 1 sur 6 vs 1 sur 2 dans le plus haut, et de 1 sur 5 vs 1 sur 3 pour les femmes.

Chez les hommes, le cancer le plus courant est celui de la prostate (1,6 million de cas). Les cancers de la trachée, des bronches et des poumons (1,4 million de cas en 2015) sont les plus graves en termes de mortalité (1,2 million de décès) et de qualité de vie (25,9 millions de DALYs). Derrière viennent les cancers du foie (à l'origine de 577 000 décès) et de l'estomac (535 000 décès).

Chez les femmes, le cancer du sein est le plus courant (2,4 millions de cas) et le plus meurtrier (523 000 décès et 15,1 millions de DALYs – à noter, il est à l'origine de 10 000 décès d'hommes). En 2015, ont été aussi déplorés 733 000 cas de cancer colorectal (responsable de 376 000 décès) et 640 000 cas touchant la trachée, les bronches, et les poumons (causant 517 000 morts).

Les enfants sont surtout victimes de leucémies, de lymphomes non hodgkiniens, des cancers cérébraux. Les adolescents et jeunes adultes (15 à 39 ans) souffrent de cancer du sein, du col ou encore de leucémie et de cancer du foie, ces deux derniers représentant les principales causes de décès.

Les décès entre 2005 et 2015 liés au lymphome hodgkinien ont baissé de 6,1 %. Autre taux de mortalité en baisse, bien que de façon non significative : les cancers de l'œsophage, de l'estomac (mais la tendance repart à la hausse depuis 2010 dans les pays riches), de leucémie myéloïde chronique.

Encore beaucoup d'efforts à faire

Face à l'augmentation attendue de l'incidence des cancers, le « JAMA » plaide pour une meilleure prévention et des politiques de diagnostic plus précoces, et déplore que certaines batailles ne mobilisent pas assez : comme la lutte contre le tabac, le développement de la vaccination (notamment contre le papillomavirus), la promotion de l'activité physique et d'une bonne nutrition.

Et d'attirer l'attention sur la situation des pays aux plus bas revenus, où les infrastructures sanitaires font défaut pour traiter les cancers (comme en Afrique sub-saharienne, où les taux de mortalité liés au cancer augmentent). Une alarme qui entre en résonance avec les objectifs du développement durable, soulignent les auteurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr