Des troubles sexuels à suivre

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Publié le 09/02/2022

Chez les hommes diabétiques de type 1, la présence d’une neuropathie diabétique périphérique prédit les troubles urologiques et sexuels ultérieurs.

Crédit photo : phanie

Dans le diabète de type 1 (DT1) ancien, la neuropathie diabétique périphérique (NDP) est associée au développement ultérieur de complications urologiques chez l’homme. C’est ce qu’a montré ce travail réalisé à partir de l’étude DCCT/EDIC (1), qui visait à évaluer les associations entre NDP et complications uro-sexuelles chez les hommes et les femmes atteints de DT1.

Les mesures de la NDP aux années 1, 14 et 17 de l’étude EDIC et des complications urologiques à l’année 17 d’EDIC ont été examinées chez 635 hommes (d’âge moyen 51,6 ans, pour une durée du diabète de 29,5 ans) et 371 femmes (d’âge moyen 50,6 ans, pour un diabète de 29,8 ans) inscrits dans l’étude DCCT/EDIC. La NDP était définie par des symptômes et une électrophysiologie anormale, ou par des résultats anormaux à l’examen ou au questionnaire du Michigan (MNSI).

Résultats, une dysfonction érectile (DE) associée à des troubles symptomatiques du bas appareil urinaire (LUTS) a été rapportée chez 15 % des hommes. Chez les femmes, une dysfonction sexuelle et une incontinence urinaire sont décrites chez 16 % des cas.

Après de multiples ajustements (âge, alcool, IMC, dépression, l’HbA1c moyenne pondérée dans le temps, microalbuminurie, HTA, TG et statines), la probabilité de déclarer une DE et des troubles urinaires bas à l’année 17 de l’étude EDIC était 3,52 fois plus élevée chez les hommes avec une NDP à l’année 13/14, par rapport aux hommes qui en étaient alors dépourvus.

Les choses s’avèrent moins cohérentes chez les femmes ; seules celles avec neuropathie symptomatique manifestent des troubles sexuels et/ou urinaires.

 

Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes

(1) VR Harrison et al. Diabetic peripheral neuropathy and urological complications in type 1 diabetes : findings from the epidemiology of diabetes interventions and complications study. Diabetes Care 2022;45(1):119-26

https://doi.org/10.2337/dc21-1276

 

Pr Serge Halimi

Source : lequotidiendumedecin.fr