Des chercheurs anglais décrivent de nouveaux symptômes liés au Covid long

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Publié le 25/07/2022
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Crédit photo : S. Toubon

Les symptômes liés au Covid long (ou affection post-Covid selon la dénomination officielle) seraient plus variés qu'on ne le pensait originellement et comprendrait notamment la perte des cheveux et la dysfonction érectile, selon un travail de l'Institut national anglais pour la recherche en santé, publié dans la revue « Nature Medecine ».

En tout, ce sont 62 symptômes persistants qui ont été répertoriés, plus de 12 semaines après le début de l'infection, plus fréquemment observés chez des anciens malades que chez des personnes qui n'ont jamais été infectées par le virus. Les chercheurs de l'université de Birmingham se sont basés sur les données médicales de 2,4 millions de patients britanniques. Ce groupe de 62 symptômes est bien plus étendu que les 25 listés par le groupe d'experts de l'OMS dans sa définition de cas des affections post-covid.

Amnésie, apraxie, perte de cheveux, dysfonction érectile...

Entre janvier 2020, et avril 2021, 486 149 personnes infectées par le Sars-CoV-2, ainsi que 1,9 million de personnes non infectées ont été incluses dans l'analyse. Les chercheurs se sont concentrés sur des patients non hospitalisés.

Parmi les malades, trois catégories de symptômes prolongés ont été identifiées : respiratoires, santé mentale et troubles cognitifs et « autres ». Des symptômes déjà bien connus ont été largement retrouvés comme l’anosmie, l'essoufflement, la douleur, la fièvre ou encore le brouillard mental. Mais les chercheurs anglais ont également identifié de nouveaux symptômes, plus rares mais statistiquement liés au Covid long, tels que l'amnésie, l'apraxie, la perte de cheveux, la dysfonction érectile, les hallucinations, l’incontinence fécale ou la transpiration des membres.

« Ce travail de recherche valide ce que les associations de patients affirment auprès des médecins et des autorités sanitaires depuis le début de la pandémie », analyse le Dr Shamil Haroon, professeur de santé publique à l'Université de Birmingham, qui a dirigé l'étude. « Les symptômes du covid long sont extrêmement variés, et ne peuvent pas être seulement mis sur le compte d'autres facteurs comme le mode de vie ou des maladies chroniques préexistantes », poursuit-il.

Un vaste programme de recherche sur le Covid long

Ce travail s'inscrit dans un vaste programme de recherche britannique de 2,2 millions de livres sterling (2,59 millions d'euros), le « Therapies for long covid », dont le premier volet consiste à fournir un tableau le plus large possible des conséquences à distance d'un Covid.

Les chercheurs ont également identifié les groupes les plus à risque de développer un covid long : les femmes, les jeunes, les membres d'une minorité ethnique, les personnes à faible revenu, ainsi que les fumeurs et les personnes obèses ou en surpoids. Au cours de prochains travaux, les raisons de la surreprésentation des malades au sein de ces groupes devront être explorées bien que pour certains groupes tels que les fumeurs, les mécanismes sont déjà connus.

En ce qui concerne la surreprésentation des femmes parmi les malades, les auteurs rappellent que la prévalence des maladies auto immune est plus élevée dans la population féminine que dans la population masculine. « Compte tenu du surrisque de Covid long chez les femmes, il serait intéressant d'approfondir la piste de l'auto-immunité », concluent les chercheurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr